La maquette
Afin d'illustrer la bataille du Cotentin, j'ai choisi le char américain Sherman, modèle M4a1, édité par Italeri à l'échelle 1/35 (réf. 0225).
Ce char prendra place dans un diorama édité chez Heller (réf. 81250), constitué de bâtiments touchés par des bombardements, avec la présence de figurines elles-mêmes à l'échelle 1/35 (soldats américains et civils).
Mais avant de commencer le montage, ce petit résumé à propos de la traversée du Cotentin par l'Armée américaine.
L'équipage du char
Un seul choix, l'équipage américain édité par Miniart
La bataille du Cotentin, 7 au 26 juin 1944
Grâce au débarquement en Normandie, deux fronts sont ouverts par les alliés. Les Britanniques visent la Charnière de Caen. Quant aux Américains, les G.I. sont déployés dans le Cotentin.
Mission : prendre le port stratégique de Cherbourg, port en eaux profondes le plus proche des plages du débarquement, ce qui permettrait un ravitaillement efficace des troupes.
Face à eux, l’armée allemande oppose une forte résistance à Carentan et à Montebourg. Barneville est libérée le 18 juin 1944, ce qui provoque l’isolement de quatre divisions allemandes autour de Cherbourg, soit 40.000 soldats. Dans ce but, il est impératif de prendre Carentan, première ville importante de la presqu’île du Cotentin.
Film sur la libération de Carentan le 12 juin 1944
Dès le 6 juin, la ville est bombardée par les alliés. Le 9 juin, l’artillerie allemande bloque l’avancée des Américains. Et il faudra l’intervention des parachutistes de la 101ème division aéroportée le 12 juin pour permettre aux Américains d’entrer dans Carentan. Suivant la RN 13, direction Cherbourg ! Ce même 12 juin, Saint-Marcouf est libéré. Mais il faudra huit jours de combats violents pour libérer Montebourg qui ne sera qu’un champ de ruines.
Le Cotentin coupé en deux
N'arrivant pas à prendre Montebourg, le général Joseph Collins prend la décision d'isoler les troupes allemandes du Cotentin en lançant son VIIe corps plein ouest, en direction de Saint-Sauveur-le-Vicomte, qui est libérée le 16 juin.
Dans la nuit du 17 au 18 juin, les G.I. de la 9ème division américaine atteignent Barneville, isolant ainsi près de 40.000 soldats de la Wehrmacht au nord de la presqu'île du Cotentin. Les habitants de Barneville et de Bricquebec sont libérés sans tirer un coup de feu. Le 19 juin, les trois divisions du VIIème corps d'armée du général Collins continuent de progresser en direction du nord. Les Allemands se replient autour de Cherbourg.
Le 20 juin, les communes de Valognes et de Montebourg sont libérées. Le 21 juin, ce sera le tour du Val-de-Saire, de Saint-Vaast-la-Hougue et de Barfleur. Les Américains lancent un ultimatum au général Karl-Wilhelm Von Schlieben. Face au silence du commandement allemand, le général Collins lance son offensive sur Cherbourg.
Le 26 juin, le Contre-Amiral Walter Hennecke et le Général von Schlieben signent la capitulation à Yvetôt-Bocage. Les derniers soldats allemands ne quittent l'arsenal que le 27 juin, alors que les Américains contrôlent Cherbourg depuis deux jours...
Fiche technique du Sherman M4a1
Production : 6 281 unités de février 1942 à décembre 1943
Motorisation : Continental R975 C1 de 400 Ch. / Conso: 412 litres aux 100 (réservoir de 796 litres)
Vitesse maximale : 34 km/h
Autonomie : 193 km
Équipage : 5 hommes
Masse : 30,3 tonnes / Pression au sol: 0.96 kg/cm²
Longueur : 5,84 m
Largeur : 2,62 m
Hauteur : 2,74 m
Blindage minimum : 19 mm / maximum : 76 mm
Armement : Canon M3 de 75 mm ; mitrailleuse MG HB M2 de calibre .50 ; 2 mitrailleuses MG Browning M1919 A4 de calibre .3.
Quand la quantité l'emporte sur la qualité
L'offensive allemande du Blitzkrieg en mai et juin 1940 et l'attaque de l'U.R.S.S. par le IIIème Reich font comprendre aux américains qu'en cas d'entrée en guerre, il sera indispensable à l'US Army de disposer de chars capables de combattre les Tigres allemands.
Provenant du char M3 "Grant", le char "Sherman" connaît quelques améliorations comme un nouveau modèle de canon de 76 mm remplaçant le 37 mm de son prédécesseur.
Afin d'affronter plus efficacement les chars allemands, le M4a1 reçoit une nouvelle tourelle, et des blindages supplémentaires.
Fabriqué à 3400 exemplaires dès janvier 1944, son blindage s'avère pourtant insuffisant. Face à ce constat, les équipages de char Sherman ajouteront des sacs de sable ou bien des morceaux de chenille aux endroits les plus vulnérables.
Néanmoins, ces mêmes équipages pouvaient compter sur une mobilité exceptionnelle et une puissance de feu non négligeable avec le canon de 76 mm.
Le char Sherman équipera les armées britannique, canadienne et française dont la 2ème DB du Général Leclerc.
Construction de la maquette
Depuis le 3 février 2024, nous voilà partis sur le chemin de la création du Sherman M4a1 !
Et on débute par les trains de roulement.
Avantage chez le Sherman : on est sûr que les trains seront tous alignés !
Partie supérieure du Sherman
On attaque l'assemblage de la tourelle et de la partie supérieure du char.
Place à l'effet de fonderie
Première pour moi, reproduire un effet de fonderie !
J'ai appliqué la méthode déjà vue dans des vidéos de Plastikdream : mélanger du putty de Tamiya avec de la colle extrafluide de la même marque.
On obtient un mélange assez fluide que l'on passe sur le plastique de la pièce concernée, en tapotant sur toute la surface concernée à l'aide d'un pinceau (j'ai pris un pinceau de premier prix afin de le sacrifier à cette tâche. Mais une fois nettoyé à l'acétone, on peut encore lui confier cette étape qu'il assurera avec efficacité).
Au premier abord, l'aspect n'est pas très attrayant. Mais une fois le primaire d'accrochage passé sur la pièce concernée, cette technique donne un rendu très satisfaisant (je vous avoue que j'aurais même dû accentuer l'effet...).
Effet de fonderie sur la tourelle et la partie supérieure du char.
Olive drab !
Avec le blanc mat de Tamiya,(XF-2), passage à certains endroits afin de préparer des zones qui seront plus claires que d'autres.
L'effet n'est pas si mauvais. Cependant, un éclairci produit à partir d'olive drab de Tamiya (XF-62) à 70% et de buff (XF-57) à 30%, sur certaines zones peintes en olive drab à 100 %, permettra d'obtenir un meilleur résultat.
Montage de la tourelle avec la partie supérieure du Sherman
Je me suis attaché à peindre l'intérieur de la tourelle en blanc brillant à l'aide d'un pinceau (cf. gamme Model Color de Vallejo n°70.842).
Il restera à peindre la mitrailleuse et l'intérieur des sas de la tourelle, avant les étapes suivantes : passage du X-22, pose des décalcs, passage d'un jus maison (peinture à l'huile mélangée à de l'essence Zippo) sans oublier l'ensemble des étapes du vieillissement (poussière avec pigments de la marque Vallejo, etc.).
Les chenilles
Je commence à traiter les chenilles avec un lavis de chez AMMO, Track Wash, qui donne un aspect sali, voire quelque peu oxydé.
J'accentuerai avec des effets de boue à l'aide de pigments de la marque Vallejo.
Gros plan sur le canon de 75 mm
Même si, une fois assemblé, on ne distinguera pas les détails, j'ai préféré peindre entièrement la partie du canon placée dans la tourelle du char.
Peinture blanc brillant de Vallejo Model Color (70.842) et gris métal enamel de Humbrol n°53.
Assemblage du Sherman
Sherman assemblé !
Prochaine étape : vieillissement de la peinture avec 4 doses de XF-62 de Tamiya (olive drab), 1 dose de XF-78 (bois brun clair).
60% de dilluant et 40% de peinture, pression de l'aérographe à 1,25 bar (18 psi).
Puis couche de X22 de Tamiya, et pose des décalcs.
Dernière étape avant le passage d'un vernis transparent
Dernières touches de peinture sur des petits éléments présents sur le char.
Je laisse poser pendant 24h00, puis passage d'une couche de vernis transparent (X-22 de Tamiya) afin de poser les décalcomanies, quelques touches avec un jus maison, et des pigments afin de "salir" la maquette.
Place à l'équipage !
Au tour de notre équipage d'être préparé, assemblé et peint.
Dans ce but, j'ai choisi un équipage édité par MiniArt composé de cinq effectifs.
Dans l'ensemble, bonne qualité et très peu de corrections à apporter.
En revanche, les couleurs proposées par l'éditeur sont parfois discutables. J'en veux pour preuve le gris proposé et produit par Vallejo (réf. 70.836). Ce gris londonien me paraît trop foncé par rapport aux combinaisons portées par les mécaniciens.
Il faut penser à l'éclaircir légèrement afin d'approcher la couleur d'origine.
Eroder le char...
Pour la première fois, je me suis lancé dans la technique dite du "weathering" afin de "salir" quelque peu ce char qui semblait, après sa mise en peinture, sortir tout droit des usines de Détroit dans le Michigan (pour rappel au "Detroit Tank Arsenal", ont été produits 7499 exemplaires de juillet 1942 à novembre 1943).
Dans ce but, j'ai utilisé le pigment de la marque Vallejo, couleur Terre d'Europe (n° 73.119).
Au niveau des roues et des chenilles, une quantité relativement importante coupée avec de l'eau, ce qui permet d'obtenir une pâte un peu plus épaisse et de simuler ainsi la boue accumulée par le char.
Sur sa partie haute, badigeon à sec du pigment avec un pinceau fin et large, puis atténuation des effets avec un autre pinceau légèrement mouillé et des cotons-tiges.
Pour un résultat qui me semble assez sympa.
La maison et la famille
C'est une maison en ruine en raison des bombardements et des combats subis par la population.
Le père portant son fils dans les bras, la grande soeur, la mère et la grand-mère saluent l'équipage du char.
De l'autre côté, un soldat américain filme la scène pour les Actualités de l'époque.
Ces figurines trouvées sur un site chinois sont en résine et d'une étonnante qualité.
Peintures réalisées avec la gamme Model Color de Vallejo.
Et voici le diorama !
Projet enfin achevé !
Un grand merci à Didier pour ce formidable projet célébrant le 80ème anniversaire du Débarquement en Normandie.
Ce fut l'occasion pour moi de me lancer dans la conception d'un diorama et la peinture de figurines.
Une pensée toujours présente pour tous ceux qui se sont battus pour notre liberté, Résistants et Soldats américains, britanniques, français et tant d'autres provenant de tous les horizons.
Cap maintenant vers le Pacifique pour le projet 2025 !
Excellent historique, vivement le montage de ce char emblématique.
C’est peut-être une caisse sur roue, comme diront certains, ;-). Mais un spécimen qui a fait preuve d’évolution et de longévité au cours de ce conflit. Vivement la présentation du diaporama.
Ca va être un diorama sympathique, hâte de voir la suite.
Hâte de voir comment ce char mythique va être mis en valeur
Un épisode clé avec un blindé très représentatif.