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C-47 « That’s All, Brother »

Introduction

Bonjour,

Pour cette commémoration du débarquement en Normandie, j'ai choisi de monter un  C-47A Skytrain de Trumpeter au 1/48. Je représenterai l'avion "That's All Brother" qui a été l'avion de tête ayant dirigé l'invasion aéroportée à la veille du jour J avec plus de 800 C-47, larguant plus de 13 000 parachutistes derrière les lignes ennemies en Normandie.

"That's All Brother" a été redécouvert dans un triste état en 2015 dans une casse d'avions du Wisconsin par des historiens de l'aviation. Il a été entièrement restaurer grâce à une campagne de financement participatif et a pu revoler au-dessus de la Normandie lors des commémorations des 75 ans du débarquement. Peut-être aurons-nous l'occasion de le revoir pour les 80 ans !

Lorsque cette maquette sera terminée, elle rejoindra un magnifique diorama d'aérodrome d'époque que nous prépare Antoine Gargani également sur D2MM.

Au plaisir de vous partager ce montage.

Un peu d'histoire de cet avion ...

Avion construit parmi tant d’autre sorti d’usine Douglas le 7 mars 1944 d’ Oklahoma City aux Etats-Unis, il partira pour l’Angleterre le 16 avril 1944 soit seulement 1 mois ½ avant le D-Day.

D-Day : Opération Neptune

L'équipage

« That’s All, Brother » était l'avion de tête, Chalk 1 du Serial 7 pour diriger la principale invasion aéroportée à la veille du jour J avec plus de 800 C-47 et 13 000 parachutistes.

L’équipage de « That’s All, Brother » ce jour du D-Day (de gauche à droite) :

  • T/Sgt. Harry A. Chalfant, chef d'équipage
  • Sergent d'état-major. Woodrow S. Wilson, opérateur radio
  • 1er lieutenant Barney Blankenship, copilote
  • Lieutenant-colonel John M. Donalson, pilote de commandement (commandant du 438th Troop Carrier Group)
  • Lieutenant-colonel David E. Daniel, pilote (commandant du 87e escadron) : avait son petit chien Scottie assis sur une combinaison pare-balles à côté de lui.
  • Sous-lieutenant Robert G. Groswird, navigateur
  • Sous-lieutenant John N. Shallcross, navigateur

L'opérateur radio S/Sgt Wilson vient en aide à un parachutiste qui a du mal à monter à bord de « That's All, Brother » alors que le chef d'équipe T/Sgt Chalfant regarde la ligne de troupes alors qu'elles se préparent à monter à bord de son avion.

Les hommes qui ont sauté de l'avion étaient tous des troupes du 2e Bn, 502e PIR, de la 101e Division aéroportée. Bien que nous ne connaissions pas tous leurs noms, des récits écrits indiquent qu’une grande partie du groupe occupait des postes de direction. On voit ici peut-être le lieutenant-colonel George Van Horn Moseley, Jr., connu sous le nom de « Old Moe », discutant avec le lieutenant-général Brereton sous le regard du S/Sgt Wilson, l'opérateur radio.

Deux autres personnes dont nous sommes sûrs qui ont sauté de « That's All, Brother » le jour J étaient l'aumônier épiscopalien Raymond S. Hall (au centre) et le chirurgien de combat, le major Douglas Davidson (à gauche). Normalement, il était interdit aux aumôniers de faire des sauts au combat. Mais « Chappie Hall » était passionné. Il craignait que ses hommes ne l'acceptent jamais à moins qu'il ne saute avec eux. Après des mois de querelles avec la chaîne de commandement, Hall en avait finalement assez. Il s'est adressé directement au commandant de division, le général William. C. Lee, pour demander la permission. Il affirmait qu’un jour viendrait où un aumônier serait nécessaire sur le champ de bataille et qu’il conseillerait mieux les hommes s’il vivait la même expérience qu’eux. La réponse : « autorisation accordée ». L’école de saut était plus difficile pour un homme d’une trentaine d’années. Hall ressentait les douleurs plus que les jeunes de dix-neuf et vingt ans de son unité. Pour ses hommes, « Chappie » est devenu connu sous le nom de « Jésus sautant ! » Et comme tous ceux qui ont réussi, il a gagné ses ailes de saut « à la dure ».

Et après avoir sauté de « That’s All, Brother », Hall a refusé de quitter la ligne de front. Il s'est accroché aux bras et aux jambes brisés de ses soldats, leur a injecté de la morphine et a ajusté des attelles. Il s'est occupé de tous les hommes et de leurs âmes qui avaient besoin de soins, de réconfort et de soutien, tout en étant sous le feu.

Aujourd’hui, « That’s All, Brother » présente une pancarte en bronze au-dessus du siège dans lequel Hall était assis avant de se lancer dans le combat le jour J.

Vol vers la Normandie

Aux dernières heures du 5 juin, « That’s All, Brother » a décollé de la piste de Greenham Common. Le lieutenant-colonel Donalson a placé l'avion dans un virage large et lent pour permettre aux 35 autres avions de sa série de se former sur lui. Ils avaient pratiqué cela si souvent que cela ne leur avait pris que quelques minutes. Bientôt, ils se retrouvèrent en formation serrée – cap 234º magnétique, vitesse 133 mph à 1 500 pieds.

Rejoins ensuite les formations de C-47 du 436ème Groupe à Membury – du 439ème Groupe à Upottery – du 435ème Groupe à Welford Park – du 441ème Groupe à Merryfield – et du 440ème Groupe à Exeter. Voilà « That’s All, Brother» dans une formation massive nommée ALBANY en route pour la Normandie qui sera rejoint par d’autres sur son vol.

Jamais dans l’histoire militaire personne au monde n’avait été témoin d’une chose aussi grandiose ou spectaculaire que celle-ci. 821 Skytrains en formation répartis dans un solide train d'avions de transport d'une durée de cinq heures. Avec « That’s All, Brother » en tête.

À l’approche des côtes françaises, le ciel clair a été remplacé par des nuages bas et suspendus. Une fois qu'ils ont atteint la côte, il ne leur restait plus que 14 minutes et demie jusqu'à la zone de largage, mais le temps se détériorait rapidement à mesure que les nuages bas arrivaient.

En route vers la DZ, le système de transpondeur Rebecca-Eureka serait utilisé comme principale aide à la navigation. La balise Eureka a été placée sur la zone de largage par des éclaireurs qui ont sauté seulement 28 minutes avant l'arrivée de «That’s All, Brother » au-dessus de la zone de largage Alpha. Les moments ont été tendus car Rebecca n'a pas réussi à localiser la balise Eureka. Néanmoins, le Lt Col Donalson, s'appuyant sur leurs autres systèmes de navigation, a donné l'ordre : Feu vert !

Le 6 juin 1944 à 00h48, le ciel au-dessus de la Normandie s'emplit alors que les parachutistes tombent vers le sol.

La première vague a sauté dans la Drop Zone Alpha, mais l’absence du signal Eureka signifiait qu’elle était hors de propos. Bien que le 2e bataillon ait été largué en tant qu'unité compacte, il se trouvait hors de la zone de largage prévue.

Sans balise Eureka fonctionnelle et sans conditions météorologiques qui se détériorent, le reste du 502e a été largué de manière désorganisée autour de la zone de largage impromptue mise en place par les éclaireurs près de la plage.

  • Le lieutenant-colonel Moseley a été blessé après avoir sauté de « That's All, Brother », mais il a refusé d'être évacué du champ de bataille, commandant le 502e régiment depuis une brouette pendant deux jours.
  • Leur commandant, le lieutenant-colonel Steve A. Chappuis, qui avait sauté d'un autre avion, est tombé pratiquement seul sur la bonne zone de largage. Chappuis et son groupe de parachutistes capturèrent la batterie côtière peu après son rassemblement et découvrirent qu'elle avait déjà été démantelée après un raid aérien.
  • Les commandants de bataillon des 1er et 3e bataillons, le lieutenant-colonel Patrick J. Cassidy (1/502) et le lieutenant-colonel Robert G. Cole (3/502), ont pris en charge de petits groupes et ont accompli toutes leurs missions du jour J.
  • Le groupe de Cassidy a pris Saint Martin-de-Varreville à 6 h 30 et a envoyé une patrouille sous les ordres du S/Sgt. Harrison C. Summers pour s'emparer de l'objectif « XYZ », une caserne à Mésières, et établir une fine ligne de défense de Fourcarville à Beuseville.
  • Le groupe de Cole s'est déplacé pendant la nuit près de Sainte-Mère-Église jusqu'à la batterie de Varreville, puis a continué et a capturé la sortie 3 à 7 h 30. Ils ont occupé la position pendant la matinée jusqu'à ce qu'ils soient relevés par des troupes se déplaçant vers l'intérieur des terres depuis Utah Beach.

Après le parachutage, le lieutenant-colonel Donalson et Daniel ont ramené la formation à la maison en toute sécurité. Les navigateurs ont eu du mal à repérer le prochain point de navigation – MADUGAN – sur le radar. Le port était tellement rempli de navires et de péniches de débarquement qu'il obscurcissait leurs points de référence. Après SPOKANE, ils font demi-tour et entament une lente montée jusqu'à 3000 pieds afin de ne pas entrer en conflit avec la formation de C-47 volant en contrebas et toujours en route vers la Normandie.

« That’s All, Brother » participera par la suite à d’autres opérations militaires Dragoon, Market Garden, Repulse et Varsity jusqu’au 4 août 1945 où il repartira aux Etats-Unis pour être vendu au marché civil comme pour beaucoup d’avions militaire après-guerre.

2015 : découverte et restauration de « That’s All, Brother »

Au cours des décennies suivantes, l'avion fut vendu à de nombreux propriétaires. L'importance historique de l'avion a été perdue et il a finalement été vendu pour être mis au rebut. Heureusement, deux historiens de l’armée de l’air américaine ont découvert que cet avion historique gisait dans un cimetière du Wisconsin. La Commemorative Air Force (CAF) a pu acquérir l'avion et, grâce à un grand groupe de donateurs et de bénévoles, restaurer l'avion en état de vol.

« That's All, Brother » a été restauré dans son état de 1944, y compris sa peinture du jour J ainsi qu'une restauration intérieure historique approfondie.

Le 6 juin 2019, pour la commémoration des 75 ans du D-Day, « That’s All, Brother » a volé avec 12 autres avions C-47/DC-3 en formation pour clôturer la commémoration au-dessus de cimetières américains en Normandie.

C'est parti pour la maquette ...

La maquette est celle de Trumpeter à l'échelle 1/48 sans aucun add-on. Pour faire la version "That's All, Brother", ce sera fabrication maison avec des pochoirs que je ferai avec ma découpeuse Silhouette Portrait et décals sur feuilles Holi

On commence par le dégrappage de l'intérieur. Beaucoup de pastilles d'éjections des grappes mal placées qui ont été comblées au putty Tamiya et poncées. Pose des boucles de fixations des ceintures entre chaque siège passager en photodécoupe.

Conception des sangles au Milliput plutôt que d'utiliser la photodécoupe trop rigide et qui ne fait pas "naturel". Après avoir mélangé les 2 composants du Milliput, on étale comme une pate de pâtisserie la plus fine possible, ensuite avec une lame de cutter on tranche de fines bandes que l'on découpe à la longueur voulue. Avec un pinceau humide on pose la bande et on lui donne une forme aléatoire pour donner un aspect de sangles plus naturel je trouve.

Après passage du Primer Gris AK, peinture en Alu AK, puis après 30 minutes de séchage passage de Chipping Liquid Tamiya à l'aéro dilué à 20% d'eau en vu de tenter de faire des éraillures d'usure, première fois que je tente cela. Pas trop de risque puisque tout l'intérieur ne se verra plus trop la carlingue rassemblée. 30 minutes de séchage, puis peinture Gunze H58. Encore 30 minutes de séchage, je passe au pinceau de l'eau et créé les éraillures avec un cure dent.

Peinture des détails à la Vallejo au pinceau

Réalisation de masque à l'aide de ma Silhouette Portrait pour l'intérieure de la carlingue, puis passage Primer Gris AK et Gunze H58

Salissure réalisée à l'aide de crayons AK. Je pars du principe qu'il pleut beaucoup en Grande Bretagne et les rangers des soldats sont boueux, du coup j'ai fais un sol plutôt sale

Passage d'un jus maison avec des peintures à l'huile Wisor & Newton, et assemblage de l'ensemble

Préparation de la partie moteur avec un peu de putty à certains endroits. Apprêt noir Xtrem Metal et peinture Alu Xtrem Metal également, et jus avec peinture à l'huile couleur graisse moteur. Peinture de l'intérieur des cloches et du support moteur (qu'on ne verra pas) en Dark Alu.

La baie de train principale. Toujours avec peinture Dark Alu Xtrem Metal, détails en peinture Vallejo au pinceau. Vernis X22 puis j'ai salis avec des jus couleur graisse moteur et marron. Puis vernis Mat VWS et on enferme tout cela.

Fermeture du fuselage, malheureusement un peu en force sur la partie supérieure avant qu'il m'a fallu combler le jour avec un peu de carte plastique. Ensuite, comme je le fais bien souvent, je repasse tous les joints collés avec de la cyano pour combler toutes les imperfections de jointures, ponçage, et je repasse à nouveau les jointures avec du Mr Surfacer 500 au pinceau pour parfaire les jointure et reponçage. Et je recommence avec le Mr Surfacer 500 jusqu'à ce qu'il n'y ait plus d'imperfection. Et on finit par la regravure des lignes de structures et points de rivets disparus par le ponçage.

En préparation de la peinture, masquage des parties vitrées, baies de trains et toutes ouvertures sur le fuselage.

On voit sur les photos originales que les poignets et gonds de l'ouverture arrière sont scotchés, et cela visiblement sur tous le C47 le jour J. Je ne sais pour quelle raison, peut-être pour éviter de s'accrocher lors du parachutage ! Représentation de ces rubans par de la bande cache Tamiya, puis couche de X22 par dessus pour les maintenir. On verra sur les photos à venir que certains sont partis après masquage peinture, mais cela sera refait sans problème après.

Passage d'un apprêt noir AK sur l'ensemble. Puis l'étape longue, ennuyeuse, mais donnant ensuite une dégradation de peinture finale vraiment top, la séance de marbrage ...

Séance peinture en fine couche jusqu'à laisser apparaitre par transparence le marbrage. Le dessous est peint en gris Mr Color H22, le reste en Olive Drab AK RC037. La délimitation entre les 2 couleurs est réalisée à l'aide de pate Masking Putty de MRP, découvert sur une des vidéos de Didier sur Plastikdream, et je dois dire que ce produit est super génial.

On voit à certains endroits un manque de peinture grise proche de la limitation Olive Drab faisant trop apparaitre le marbrage, cela sera repris dans les phases suivantes.

Possédant une découpeuse Silhouette Portrait, celle-ci m'est très utile pour réaliser tous les pochoirs. J'utilise les pochoirs à découpe ORAMASK qui sont très bien lorsque les parties sont planes, mais au moindre relief ce type de masque trop rigide n'épouse pas bien les formes et se décolle. Dans ce cas j'utilise alors de la bande cache par superposition.

Séance de peinture au pochoir des marquages de servitudes plutôt plaisante à faire, surtout lorsqu'on démasque. Quelques bavures de peinture qui seront reprise. Peinture Tamiya Blanc mat XF-2 et Bleu X-4

Peinture des bandes d'invasion à la Vallejo au pinceau en reproduisant le coté irrégulier de la peinture comme c'était le cas à l'époque ou les bandes étaient peintes à l'arrache la veille du jour J à main levé avec ce qu'ils avaient sous la main. Et je finis par une couche de vernis brillant Tamiya X-22 pour protéger tout cela avant pose des décals.

Les seules décals pour cette maquette sont réalisés maison sur feuille Holi et imprimante jet d'encre. J'ai du les faire sur papier Holi transparente car ils seront positionnés sur 2 fonds de couleur différent, et l'inconvénient des décals maison sur papier transparent est l'opacité des couleurs imprimées transparentes si on les place sur un fond foncé. Pour remédier à cela j'ai peint préalablement le font en jaune Tamiya toujours à l'aide de pochoirs réalisés à la Silhouette Portrait

Réalisation en scratch des 2 antennes Rebecca qui ne sont pas dans le kit, à l'aide d'épingles et de tubes plastiques Evergreen, mis en forme par ponçage en m'aidant de ma dremel comme tourneuse

Train amélioré d'un simple câble de freinage. Peinture Alu Alclad puis jus noir.

Echappement en Alu mat Aclad et effet rouille à l'aide de crayons AK

Montage terminé

On finit avec l'ajout d'antennes qui sont des cheveux de mes enfants (les miens sont trop court et grisonnant, cà ne le fait pas ...), on retouche quelques détails, et on finit tout çà avec un vernis mat VMS.

Suivre Didier Cherasse:
Maquetteux depuis mes 21 ans, j'en ai 53 aujourd'hui. Après de très longues années à ne faire que des motos et voitures essentiellement MotoGP et Rallye, aujourd'hui mon domaine de prédilection sont les avions de chasses modernes au 1/48. Coté production je suis plutôt lent puisque je sors 1 à 2 maquettes par an.
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10 Commentaires
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Jean-Pierre Mazy
Auteur D2MM
3 mai 2024 9h00

Très belle réalisation pour un cet avion mythique .Le bout des hélices ne devrait t-il pas être jaune ? Encore bravo !

Frédéric Triou
Auteur D2MM
2 mai 2024 19h50

Trés beau résultat, on dirait un vrai !

Yannick
Invité
Yannick
26 février 2024 12h37

Un avion avec de très belles lignes, un engin mythique de la ww2.je trouve ton article très intéressant. Hâte de voir la suite

Cocagne
Auteur D2MM
15 janvier 2024 18h27

Bonsoir Didier,
C’est un sujet intéressant. Bon montage à toi.

Spitfire38
Auteur D2MM
10 janvier 2024 16h20

Hello
Hâte de voir la suite et j’aimerai savoir si il existe une planche de décalcomanie pour faire cette deco?
Merci
A plus

Martial HELLO
Invité
Martial HELLO
5 janvier 2024 0h12

Hâte de voir comment va être ce dio

Propeller63
Auteur D2MM
3 janvier 2024 11h36

Un avion mythique de plus…bon montage !

Didier Lefebvre
Administrateur
3 janvier 2024 8h47

Un projet très intéressant Didier !