Préambule
Le thème dont il est question dans cet article ne peut se résumer en quelques pages. Il inclut de très nombreux personnages, connus, moins connus voire restés dans l’ombre de l’histoire, mais qui ont pourtant tenu un rôle essentiel au cours de cette tragédie.
Quant à ceux qui sont cités ici, chacun ayant, pour les survivants, une vie, une carrière, un parcours politique après la guerre, un développement conséquent serait nécessaire, certes intéressant, mais sortant du propos qui se veut limité à la présentation d’un service ayant opéré pendant la seconde guerre mondiale. Il en manque donc beaucoup bien évidemment, mais que personne n’en prenne ombrage, car il m’était impossible de tous les citer et encore moins de développer à chaque fois un passage les concernant. Il y a tant à lire, à connaître, à comprendre !
Que cette modeste sensibilisation soit en l’occurrence l’occasion pour tout un chacun de ressentir l’envie d’approfondir le sujet, de découvrir tous ceux et toutes celles qui ont été les acteurs de cette grande aventure ; c’est humblement ma première motivation.
Je vous remercie.
LE BUREAU CENTRAL DE RENSEIGNEMENTS ET D'ACTION
Très tôt, la France libre met en place, à Londres, son propre service de renseignement. Celui-ci est créé en juillet 1940 par le général de Gaulle et porte traditionnellement le nom de « Deuxième bureau », désignation générique depuis 1870 du service de renseignement de l'armée française.
A partir du 15 avril 1941, le « 2e Bureau » devient le Service de Renseignements (SR) puis, rattaché à l'état-major particulier du général de Gaulle créé en septembre 1941 au moment de la formation du Comité national, le service prend l’appellation de Bureau central de Renseignements et d’Action Militaire (BCRAM) à partir du 17 janvier 1942 avant d’être rebaptisé Bureau central de renseignements et d'action (BCRA) à l’été suivant.
Dès sa création en juillet 1940, le général de Gaulle place à sa tête le capitaine du génie André Dewavrin, (connu sous le nom de guerre de Colonel Passy).
Né en 1911 à Paris, polytechnicien, capitaine du Génie, professeur à Saint-Cyr, il participe à la campagne de Norvège avant de rejoindre, l’un des tout premiers, la France Libre. Le Bureau Central de Renseignements et d'Action (BCRA) est, pendant la Seconde Guerre mondiale, le service de renseignement et d'actions clandestines de la France libre. C’est une administration essentielle de la France libre, c’est-à-dire de l’État dont le général De Gaulle entreprend la construction à Londres en juin 1940. Comme tous les services de cet État, il connaît des débuts modestes : deux bureaux et quatre officiers au moment de sa création, puis il va prendre de l’ampleur à mesure que ses activités se développent et se diversifient. La compétence initiale du service donne lieu à la création d'une Section Renseignement dirigée par le capitaine André Manuel « Pallas », qui va rester jusqu'en 1945 le principal adjoint du colonel Passy.
Après la guerre il deviendra l'un des dirigeants de la direction générale des services spéciaux puis du service de documentation extérieure et de contre-espionnage.
La section est chargée de mettre au point les plans de renseignement, de recrutement, la préparation et la mise en œuvre des missions, et le tout en liaison étroite avec l’Intelligence Service (MI6). En effet, après la défaite des armées françaises, les Allemands sont maîtres des côtes françaises de l'Espagne à la Belgique et dans le but de contrer un éventuel débarquement en Angleterre, Churchill demande à l’Intelligence Service de mettre sur pied avec le général de Gaulle un réseau de renseignements composé d'hommes de la France libre. Dès le 20 juillet 1940, la première mission est accomplie avec le parachutage du lieutenant Jacques Mansion.
Jacques Mansion, militaire français réformé pour blessure en avril 1940, refusant la défaite, passe en Angleterre dès le 17 juin 1940 et s'engage dans les Forces Françaises Libres. Affecté au Service Renseignement d’André Dewavrin, il est volontaire pour une mission spéciale et est le premier agent de ce service à partir en mission en territoire occupé.Pendant plusieurs semaines il recueille des renseignements d'ordre militaire de la plus haute importance puis le 5 septembre 1940, sa mission terminée, il rentre en Angleterre depuis la Bretagne avec un opérateur radio à bord d'un bâtiment de pêche.
Une première mission qui sera suivie de plusieurs autres. Toujours volontaire, Jacques Mansion débarque clandestinement avec un bateau de pêche, la Marie-Louise, en territoire occupé le 6 décembre 1940 en compagnie d'Emile Barlier du réseau Nemrod.
Nemrod est l’un des premiers réseaux de la résistance française et commence ses activités à partir du 6 septembre 1940. Sa mission initiale est de renseigner la F.L (France Libre) sur l’armée d’occupation et sur la situation économique et politique du pays. Le réseau s'efforcera durant ses quelques mois d’activités d’enquêter sur les occupants ennemis. Les liaisons avec Londres doivent se faire soit par transmission radio (5 par semaines) ou alors avec des lettres qui sont acheminées vers la Grande Bretagne. Ce réseau est mis en place par le lieutenant de vaisseau Honoré d’Estienne d’Orves, l'un des premiers résistants à prendre contact avec le général de Gaulle en septembre 1940.
D'Estienne d'Orves décide, en août 1940, de rejoindre l'Angleterre. Il parvient à Londres à la fin de septembre après un long périple autour de l'Afrique et se présente au QG du général de Gaulle. Il est affecté au 2e bureau des Forces navales françaises libres. Le 21 décembre 1940, il est envoyé en mission en France : il traverse la Manche à bord d'un petit chalutier et débarque à Plogoff. Installé à Nantes dans le quartier de Chantenay, il organise le réseau Nemrod et établit la première liaison radio entre la France occupée et Londres.
Trahi par Alfred Gaessler qui est en réalité un agent du contre-espionnage allemand, il est arrêté le 22 janvier 1941, ainsi que les époux Clément, chez qui il se trouvait, et, par la suite, les vingt-trois autres membres du réseau.
Le réseau est démantelé et lorsque le 13 mai 1941 s'ouvre le procès devant la Cour martiale allemande de Paris, d'Estienne d'Orves, prenant sur lui l'entière responsabilité des faits, cherche à disculper ses compagnons, mais accusé d'espionnage, il est condamné à mort ainsi que Maurice Barlier, Yan Doornick et les époux Clément.
Les condamnés sont exécutés au Mont-Valérien le 29 août 1941 à l'aube. Au lendemain de l'exécution, des affiches allemandes apposées sur les murs de Paris font état de la condamnation de d'Estienne d'Orves.
Jacques Mansion travaille donc de façon intensive avec Honoré d'Estienne d'Orves pour communiquer au commandement français à Londres des informations du plus grand intérêt. Après une tentative avortée de quitter la France en avril 1941, il rentre en Angleterre en juillet 1941. Très fatigué, après plus de sept mois passés en territoire occupé, il repart néanmoins pour une troisième mission.
Le 3 octobre 1941, il est parachuté dans le cadre de la mission "Jacques II" avec un opérateur radio, Pétillon (alias Ker). Son poste radio étant inutilisable, traqué par la Gestapo et la police, il reçoit l'ordre, fin février 1942, de rentrer en Angleterre. Arrêté en Espagne, il est incarcéré pendant quatre mois avant de rejoindre Gibraltar puis Londres.
Jacques Mansion est alors placé à la tête de l'Ecole "Jedburgh" où, grâce à son expérience, il peut former un personnel d'élite pour le travail clandestin en France.
Le 6 juin 1944, il prend la direction de l'Ecole américaine du plan "Proust" où il continue de former le personnel destiné aux missions spéciales.
En août 1944, de nouveau volontaire pour une mission d'action en France occupée, il est parachuté en Bretagne pour aider les maquis et participe à la libération de Paimpol, Lézardrieux, Tréguier et Saint-Brieuc où il se distingue en se portant en terrain découvert, sous le feu d'obus antichars et de mitrailleuses, pour ramener le commandant Dupérier dangereusement blessé.
Jacques Mansion termine la guerre avec le grade de capitaine. Affecté en Casamance, dans le cadre du plan Marshall, il occupera ensuite différents postes dans des cabinets ministériels. Le Deuxième bureau devient le Service de renseignements (SR), à partir du 15 avril 1941 et l'extension progressive des compétences du service donne lieu à la création de nouvelles sections le 10 octobre de la même année :
1. L’Action militaire (A/M) est chargée de la mise au point, avec le 5e bureau de l'état-major, du plan d'action militaire, du recrutement et de la préparation des agents "action", de la recherche d'objectifs militaires à détruire, de l'organisation des liaisons avec les agents en mission et des opérations d'atterrissage et de parachutage. Elle est dirigée par le capitaine Raymond Lagier « Bienvenüe » et Fred Scamaroni qui sera arrêté par la police politique italienne (OVRA) à Ajaccio en 1943 alors qu'il dirige le réseau Action R2 Corse. Il se suicidera dans sa cellule de la citadelle d'Ajaccio pour ne rien révéler.
2. Commandée par lieutenant Mitchell « Brick », la section Évasion (E) est chargée de faire transiter les évadés ou d'évacuer les Français « brûlés », en liaison avec son homologue britannique.
3. Enfin, la section « chiffre » est dirigée par Georges Lecot « Drouot ».
4. La section La section Contre-espionnage (CE), créée plus tard le 16 décembre 1941, est destinée à détecter et à éliminer les agents ennemis infiltrés dans les dispositifs de renseignement de la Résistance, en France et à Londres.
À cette fin, cette section est chargée du fichier central, de l'interrogatoire préliminaire des arrivants, de la centralisation des renseignements sur les individus et des liaisons avec le Security Service britannique MI 5. Elle est dirigée dans un premier temps par Roger Warin (dit Roger Wybot), un militaire spécialisé dans les renseignements. Il participera à la création de la Direction de la Surveillance du territoire français (DST), dont il sera le premier directeur de 1944 à 1959.
5. Créée le 28 mars 1942 dans le cadre de la section A/M, la sous-section Études et coordination (A/EC) se charge de la l’élaboration de plans d'ensemble, de projets de sabotages et de raids. Ce service est dirigé par le commandant Maurice Duclos « Saint-Jacques ». Parmi les grandes figures de ceux qui refusent et résistent de 1940 jusqu'à 1944, Maurice Duclos occupe assurément une place de choix. Doué d'une force physique exceptionnelle, le "géant" (surnom dû à sa grande taille) s’est d’abord engagé dans l'armée de 1926 à 1928, période qu’il passe dans l'artillerie coloniale à Madagascar.
Lieutenant de réserve, Maurice Duclos est mobilisé le 22 août 1939 et affecté en tant qu'officier de tir à la 4e batterie du 2e groupe du 10e Régiment d'Artillerie Coloniale (10e RAC). Détaché comme officier de liaison auprès de la 13e Demi-Brigade de Légion Etrangère (13e DBLE) de Norvège en mai-juin 1940, il se distingue dans les combats de Narvik. Cité à l'ordre de la division, il reçoit le grade de « caporal honoraire » de la Légion étrangère. De retour en Bretagne avec le corps expéditionnaire français, Maurice Duclos parvient à dégager son unité encerclée à Plénée-Jugon dans les Côtes d'Armor le 17 juin 1940 et le 21 juin, il passe en Angleterre, via Jersey, avec quelques camarades à bord d'un bateau de pêche. Débarqué en France dès août 1940, il évalue le potentiel militaire allemand mis en place en vue de l'opération de débarquement en Angleterre prévue par Hitler avant de rejoindre Paris où il crée le réseau Saint-Jacques.
De retour à Londres la veille de Noël, il est parachuté en Dordogne dans la nuit du 13 au 14 février 1941. Blessé et arrêté, il est conduit à l'hôpital de Périgueux, avant d'être libéré au bout d'un mois, mais le réseau Saint-Jacques est progressivement démantelé à la suite des dénonciations de son radio : les hommes sont fusillés au Mont-Valérien, les femmes déportées dont sa sœur aînée et sa nièce. Après avoir rejoint l'Angleterre par avion le 1er mars 1942, il devient donc le chef de la section « Action, études et coordination » du BCRA.
Promu capitaine le 26 mai puis chef d'escadron le mois suivant, il effectue plusieurs missions de sabotage en France et organise les plans Vert, Tortue et Violet en vue du débarquement allié en Normandie.
Lors de son passage à Paris à l’été 1940, il a également développé le réseau Confrérie Notre-Dame avec Gilbert Renault dit « Le colonel Rémy », l'un des résistants français les plus connus durant la Seconde Guerre mondiale. Né le 6 août 1904 à Vannes (Morbihan) et mort le 29 juillet 1984 à Guingamp (Côtes-d'Armor), il organise, développe et perfectionne le réseau de renseignements, créé par Louis de La Bardonnie, lequel va devenir la Confrérie Notre-Dame, l’un des plus importants réseaux de la zone occupée. Il est également connu sous d'autres pseudonymes comme « Raymond », « Jean-Luc », « Morin », « Watteau », « Roulier » et « Beauce ».
À l'appel du 18 juin (1940), il refuse l'armistice demandé par Pétain, et rejoint Londres avec l'un de ses frères à bord d'un chalutier parti de Lorient. Il est parmi les premiers à se rallier à la cause du général de Gaulle et se voit confier par le colonel Passy, alors capitaine et chef du BCRA, la création d'un réseau de renseignements sur le sol français. Lors de sa première mission en 1940, il développe donc la Confrérie Notre-Dame, qui deviendra en 1944 CND-Castille, en s'appuyant sur l'action première de Louis de La Bardonnie, dont les mérites doivent être soulignés. Louis de La Bardonnie organise les points de passage à la ligne de démarcation. Il est à l'origine de la création de sous-réseaux de Bordeaux et de Brest. Son château de La Roque abrite un grand nombre de résistants et surtout le premier poste émetteur de la France libre mis en service en février 1941. La première liaison radio avec Londres a lieu le 17 mars 1941 !
C'est en son honneur que, le 24 août 1997, la ville de Bergerac (Dordogne) a donné le nom de Louis de La Bardonnie à l'une de ses places (ancienne place du Marché-Couvert).
Initialement axé sur la couverture de la façade Atlantique, ce réseau finit par couvrir la France occupée à partir de 1941 ainsi que la Belgique et devient l'un des plus importants de la zone occupée. Les renseignements transmis permettent notamment à la RAF de porter de rudes coups à la marine allemande. Son agent « Hilarion », en avertissant les Britanniques de l'installation dans la rade de Brest de « ducs d'albe » (gros piliers) visiblement faits pour un très grand navire de guerre, contribue à l'interception et à la destruction du cuirassé Bismarck, en mai 1941.
Anecdote:
Après la guerre, Gilbert Renault se lance dans le roman d’espionnage avec la fameuse trilogie du Monocle.
Le Monocle noir (1960), L'oeil du monocle (1962) et Le monocle passe et gagne (1962), sont centrés sur le personnage du commandant Dromart, alias le Monocle, agent secret, ancien combattant d'Indochine.
Adaptés au cinéma par Georges Lautner sous les titres L'Œil du Monocle (1962) et Le Monocle rit jaune (1964), le personnage inventé par Rémy est incarné par Paul Meurisse.
Vont encore être créées au sein du BCRA le 3 juillet 1942 :
6. La section Documentation et diffusion (DD) chargée du triage et de la répartition des renseignements
puis le 4 août 1942 :
7. La section Politique (N/M = non militaire)
Celle-ci est chargée du classement des informations non militaires recueillies par le service de renseignements (R) et par les agents "action" (A/M), de la transmission des informations au Commissariat à l'intérieur et, en retour, de la préparation, conformément aux directives du Commissaire à l'intérieur, des instructions de nature politique à adresser aux agents des réseaux en France, instructions codées par le service du chiffre et envoyées aux agents en France par la section A/M.
La section N/M est rattachée au Service courrier-documentation-diffusion (SCDD) du Commissariat à l'intérieur à partir du 10 janvier 1944.
Disparition du BCRA
En novembre 1942, le débarquement allié en Afrique du nord suivi de l'invasion de la zone sud par les Allemands conduit des agents du service de renseignements de Vichy à rejoindre Alger. La rivalité entre le général de Gaulle et le général Giraud impose pendant quelque temps une dualité entre les services spéciaux.
Vont alors se côtoyer :
• Le BRAL, bureau de renseignements et d'action de Londres (ex-BCRA), dirigé par André Dewavrin, installé au 10, Duke Street à Londres,
• Le BRAA, bureau de renseignements et d'action d’Alger, dirigé par le colonel Louis Rivet et le commandant Paul Paillole, giraudistes.
Après une première tentative de coordination du BCRA de Londres et des services d'Alger le 4 octobre 1943, un décret du 19 novembre 1943 créé la direction générale des services spéciaux (DGSS).
Membre du cabinet de Charles de Gaulle, Jacques Soustelle est nommé à 31 ans à sa tête à Alger le 27 novembre 1943. Il s'efforce alors de réaliser la fusion de l'ancien BCRA de la France libre avec le Service de renseignements d'Alger afin d'intervenir aux côtés de la Résistance intérieure.
Opposé à l'armistice du 22 juin 1940, il a rejoint immédiatement les Forces françaises libres (FFL) à Londres où le général de Gaulle le charge d'organiser un comité de soutien au Mexique, puis après un voyage à Londres en décembre 1940 et janvier 1941, de superviser ces comités dans toute l'Amérique latine. Ses efforts vont permettre de rallier de nombreux Français d'outremer en court-circuitant la diplomatie pétainiste sur l'ensemble du continent.
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Des Français libres, dont une majorité de volontaires ayant pu rallier le Royaume-Uni au lendemain de la débâcle, sont envoyés en France. De toutes nationalités, ils seront près de deux mille avant la fin de la guerre.
Dès 1941, appuyé par de multiples réseaux, le BCRA peut ainsi envoyer du matériel et des parachutistes armés pour réaliser des missions de destruction sur la côte Atlantique. Le BCRA n'a pas été seulement un service de renseignement, même si c'était une partie importante de son activité.
Les résultats obtenus notamment de la collaboration avec les services anglais (Special Operations Executive et Secret Intelligence Service ) ainsi que la participation à l'opération ultra-secrète "Jedburghs" qui avait pour objectif de coordonner l'action des maquis avec les plans généraux du « Supreme Headquarters Allied Expeditionary Force » et d'équiper les résistants, en France et aux Pays-Bas, en vue d’immobiliser les forces de l'Axe loin des côtes au moment du débarquement de Normandie, conférèrent au BCRA un rôle important lors du débarquement.
Il va s’agir pour la suite d’un des plus grands atouts pour le général de Gaulle dans ses relations avec les alliés.
FIN
Sources (contenu et illustrations) :
Wikipédia, , www.histoire-en-questions.fr/personnages/de%20gaulle/, www.france-libre.net/geoffroy-de-courcel/, www.france-libre.net/premiers-reseaux/, chroniques-seconde-guerre-mondiale.blog4ever.com/service-de-renseignement-de-la-france-libre, archives personnelles.