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Stoy Hora : L’espoir Revient par le Ciel de Normandie

INTRODUCTION

Cet article est en cours d’écriture.
Etant débutant et voulant creuser le sujet historique Il n’a pu être terminé pour la date de fermeture du thème 2024
Cependant Didier laisse le thème ouvert.
Je continue donc à le compléter et l’étoffer au fils des mois à venir.
Même chose pour la maquette qui progresse en parallèle avec la naissance de mon petit atelier et de mon expérience de débutant aux cheveux blancs.

Si le sujet vous intéresse je vous invite à :
• Venir régulièrement consulter cette page.
• Consulter également les autres, tout aussi intéressants, articles du site.
• Me faire part de vos remarques, relevés d’erreurs, suggestions, attentes . . .

Merci 😌

"Le Devoir de Mémoire", Dessin de Christophe ESQUERRÉ

Le DEVOIR de MÉMOIRE

 

 

A l’occasion des 80 ans du débarquement en Normandie, Didier responsable du site "PlastikDream" dédié à tous les maquettistes, nous a proposé de rendre un hommage à ses acteurs par l’intermédiaire du projet D2MM (Devoir de Mémoire et Maquettisme).

 

Bien qu’étant débutant en maquettisme, je tenais absolument à participer à cet hommage.
Je me suis inscrit dans les minutes qui ont suivi l'annonce et immédiatement commandé la maquette.

 

 

Les Déclics Émotifs

Le choix du sujet ? Une bien vieille histoire…

Le premier déclic :
En juin 2015, j’ai visité, un peu par hasard et avec un temps limité, le musée "D-Day Expérience" à Saint-Côme-du-Mont , tout près de Carentan en Normandie .

J’en suis ressorti profondément marqué avec le cœur serré.
Ceci en raison du secteur consacré aux parachutistes américains qui ont sautés sur la Cotentin dans la nuit du 5 au 6 juin 1944.

Pour la grande majorité des jeunes hommes autour des 20 ans.
Sauter dans la nuit sur la France occupée dans des zones truffées de troupes ennemies, tout en ayant conscience que les chances de s’en sortir étaient minimes…
Tout cela à des milliers de kilomètres de chez eux, de leurs familles, au-dessus d’un pays totalement inconnu…

Cela m’a touché à un point difficilement descriptible.
Le courage dont ont fait preuve ces hommes, les conditions dans lesquelles ils ont sautés m’ont émus au plus haut point et plusieurs années après cette visite j’en reste encore profondément marqué.

Cette aventure humaine méritait un geste, un hommage personnel.
A l’époque je n’avais aucune idée de sa forme, ni si un jour je pourrais m’acquitter de ce devoir.

Le souvenir de cette émotion ne m’a jamais quitté et lorsque Didier nous a proposé cet hommage, le sujet était tout trouvé!

C’est ma façon à moi, bien modeste, de rendre hommage à ces hommes qui ont sacrifié leur vie pour que nous puissions profiter de la nôtre.
Par cet hommage particulier aux parachutistes américains, je souhaite étendre ma reconnaissance à tous les participants de ce débarquement.
J’ai pour tous, une admiration sans limite et une reconnaissance éternelle.
Hommage également dédié à toutes les victimes civiles et militaires de ce conflit.

Cliquer sur L'image pour accéder au site du Musée

Le second déclic:
Pour me documenter, J’ai commandé en décembre 2023, 5 livres à la boutique du musée, tous traitant des histoires de ces hommes.
Et là… un nouveau déclic émotif à la lecture de ces livres et plus particulièrement 2 d’entre eux.
L’auteur et initiateur de ces 2 livres semblait avoir eu les mêmes émotions que les miennes à la puissance 1000.
Contrairement à moi, il a immédiatement initié une œuvre pour matérialiser ses émotions.
Il a travaillé pendant plus de 10 ans à l’élaboration de ces livres à la tête d’une petite équipe de passionnés.
La grosse majorité des informations utilisées pour écrire cet article est issue de ce travail titanesque.
Et c’est avec son autorisation que je vais vous présenter le récit qui va suivre.
C’est le récit relatant l’histoire du C-47 "Stoy Hora" , de son équipage, du stick de parachutistes qu’il a largué et d’un gradé qui a su conquérir l’admiration et le respect de ses hommes, Robert Lee Wolverton le commandant le 3eme bataillon du 506eme PIR.
Je tiens donc à sincèrement remercier monsieur Gilles VALLÉE pour m’avoir autorisé à utiliser les fruits de son travail et collaborer en temps réel à la réalisation de cet hommage.

Simulateur du Musée: Le Vétéran Jim MARTIN Témoigne

Mon Choix de Maquette: le Douglas C-47 au 1/48 de Trumpeter

Mon Choix de Maquette: le Douglas C-47

‘’Encore un C-47 !’’ diront certains

Eh bien "Oui"

En effet plusieurs maquettistes expérimentés ont également choisis cet avion.
Tant pis, car pour moi il est l’avion emblématiques de ce jour historique et je ne pouvais en choisir un autre.

Dans un premier temps je voulais réaliser la maquette d’un avion anonyme.
Le second déclic à définitivement orienté mon choix vers le "Stoy Hora".
Son histoire, celle de son équipage et de ses passagers d’une nuit m’a touché.

De plus le musée propose aux visiteurs une expérience immersive avec un vrai C-47 ayant participé aux opérations de parachutage du jour J.
Il a été transformé en simulateur de vol de manière a plonger ses visiteurs, sans aucun risque, dans l’ambiance et la peau des parachutistes lors de cette mémorable nuit.
Il a également été utilisé par Steven SPIELBERG pour le tournage de la série "Band of Brothers".

Pour l’anecdote l’avion du musée possède le ‘’Nose Art’’ (Dessin de Nez) du Stoy Hora.
A l’époque je n’y avais pas du tout prêté attention.

Le co-gérant du musée monsieur Emmanuel ALAIN m’a autorisé à citer le musée et utiliser des informations présentes sur son site.
Je tiens donc à également le remercier chaleureusement pour sa contribution.

L’échelle choisie est le 1/48 pour une réalisation plus adaptée à mon niveau.
Je suis débutant en maquettisme et j’ai revu largement à la baisse mon objectif.
A la base je voulais créer un avion partiellement découpé pour que l’on aperçoive à l’intérieur l’équipage et les parachutistes comme dans la figure des pages 30 et 31 du livre "La nuit de la liberté".

Je me suis rapidement rendu compte que mon niveau ne me permettait pas de prétendre une telle réalisation.
Je vais donc me contenter d’une maquette classique sans aucune modification.
A l’allure ou j’avance il va me falloir plusieurs mois pour la terminer.

Remerciements

Par ordre alphabétique

Emmanuel ALLAIN et Michel De TREZ co-gerants du musée "DDAY Experience"
Qui m’ont autorisés à utiliser, sans réserves, les livres publiés aux éditions du musée, les informations du site du musée et les vidéos historiques .

Didier LEFEBVRE
Le dynamique organisateur qui me permet de réaliser cet Hommage qui me tient tant à coeur depuis toutes ces années.

Jean-Pascal LEFEBVRE
Pour son aide précieuse sur l’utilisation du logiciel Word Press.

Gilles VALLÉE
Auteur de 2 des principaux livres sources de cet article, pour son aide régulière et le temps investi à répondre à mes nombreuses questions durant de nombreuses heures de dialogue.

 

Les Livres Utilisés

Clik image --> Editions Heimdal

LA NUIT DE LA LIBERTE

Editions Heimdal

Texte de Gilles VALLÉE

Illustrations de Christophe ESQUERRÉ

Colorisation de Paul GROS

Click image --> Editions D-Day Experience

L’Odyssée du STOY HORA

Editions D-Day Experience

Scénario de Gilles VALLÉE et Alexandre ILIC

Storyboards de Céline LLORENS

Dessins de Clémence DUPONT

Couleurs de Thomas LEVADOUX

Click image --> Editions D-Day Experience

CARENTAN Linking Omaha Beach – Utah Beach

Editions du centre historique des parachutistes du Jour-J

Auteurs : Michel DE TREZ, Emmanuel ALLAIN, Mark BANDO

Clik image --> Editions Heimdal

Histoire Secrète De La 101eme Airborne Division

Editions Heimdal

Auteur Mark BANDO

LA DÉCOUVERTE

Notre récit commence par une découverte récente…

Avril 2022, Saint-Côme-du-Mont, dans la Manche.
Nous sommes pratiquement 78 ans après le débarquement de Normandie.
Dans un champ, Sylvain donne un coup de main à des collègues qui arrachent une souche
Soudain apparait sous ses yeux un objet métallique.
C’est un bijou en argent abimé.

En fait il s’agit d’une gourmette perforée par une balle.
Elle porte 2 gravures "BULL" et "W.L.R.".
Elle est formellement identifiée par les experts du musée "D-Day Expérience".
Les initiales "WLR" pour "Wolverton Lee Robert" , un colonel américain, surnommé "Bull".
Il commandait le 3° bataillon du 506° régiment de la 101° division aéroportée américaine, la fameuse 101° Airborne qui a sauté sur la Normandie dans la nuit du 5 au 6 juin 1944.
Il a sauté avec ses hommes depuis un C47 particulier, le ‘ "Stoy Hora"

Dans cet article je vous propose de suivre l’histoire de cet homme à travers les acteurs humains et matériels qui ont guidés son destin …

La découverte en Vidéo

LES TÉMOINS ET ACTEURS DE NOTRE HISTOIRE

 

Les Témoins

 

Charles Everett BULLARD

Il avait 21 ans le jour J et a survécu à la guerre, il nous a quitté en 2015.
Il était surnommé the “Little one” (le petit) en raison de son petit gabarit.
Il était "Crew Chief" dans le C-47 nommé "Roger The Dodger" , l’avion nr. 43 à l’arrière de la formation menée par le Stoy Hora le Jour J.

Le rôle du "Crew Chief" est de gérer les besoins matériels de l’avion, les maintenances de manière à ce qu’il soit opérationnel.

Il gère également les phases préparatoires aux sauts des parachutistes.

C’est le seul membre de l’équipage qui suit en permanence l’avion auquel il est affecté contrairement aux pilotes, radios, navigateurs.
Il a publié le livre souvenir "Little one and His Guardian Angel".

Charles Everett BULLARD

Edward SHAMES

Il avait 21 ans le jour J et a survécu à la guerre.
Il nous a quitté en 2021.
Il était très proche de Robert L. Wolverton .

Il aurait dû être parachuté depuis le C-47 "Stoy Hora", au dernier moment Wolverton lui demanda de changer d’avion car un journaliste envoyé inopinément pour un reportage a embarqué à bord du "Stoy Hora" à la dernière minute.
Il a combattu avec la "Easy Company" dans l'opération "Market Garden" en Hollande et dans la Bataille des Ardennes à Bastogne.

Sa clairvoyance, son courage et sa conduite exemplaire sur plusieurs champs de bataille le guidèrent durant toute sa carrière qu’il débuta comme simple soldat et termina comme colonel.

Ed SHAMES a été interprété par Joseph MAY dans la série "Band of Brothers"
Il n’était pas vraiment satisfait de cette interprétation car montré comme trop dur.
Effectivement il l’était, comme il le dit lui-même, mais pour des raisons qui ne sont pas mises en avant dans la série.

Il disait :
"J’étais connu comme étant un homme très dur et difficile.
Mais j’étais dur parce que je voulais être sûr de faire en sorte que je ferais tout ce qui était en mon pouvoir pour ramener mes hommes chez eux"

"J’étais extrêmement rigoureux avec mes hommes pour qu’ils apprennent tout ce que l’ont doit apprendre avant de partir en mission, c’était une question de survie"
"Mes hommes ne m’aimaient pas jusqu’au moment où je les ai ramenés chez eu après la guerre."

Il a en effet ramené plus d’hommes chez eux que toutes les autres sections.

Edward SHAMES

Le Douglas C-47: son Histoire

Commençons par son frère ainé le DC-3.

 

Le premier vol du Douglas DC-3 date de décembre 1935.
Il est né d’une demande spéciale du PDG de la compagnie "American Airlines" au constructeur "Douglas" .
Il désirait surclasser ses concurrents par un avion plus grand et plus luxueux que le DC-2 dont il est une évolution.

 

Il rentra donc en service en juillet 1936 dans la flotte de sa compagnie.
Depuis 1935 Douglas a construit 10 655 exemplaires, dans ses usines de Long Beach, Oklahoma City et Santa Monica.
On relève 609 commandes civiles pour 10 046 de sa version militaire : notre C-47
La majorité de ces derniers a été transformée en avions commerciaux après la guerre.
Ensuite la licence de fabrication fut vendue à l’Union Soviétique et au Japon et le nombre total d’exemplaires construits est indéterminé.

 

Dès sa conception, le DC3 a été pensé pour une industrialisation à grande échelle, le C-47 en a récolté les fruits.
Quelques mois avant le débarquement en Normandie, Douglas le produisait au rythme impressionnant de 2 à l’heure !

 

Air France a utilisé des DC-3 jusqu’en 1968 pour le transport du courrier de nuit.
L’armée de l’Air reçut 135 C-47 à la libération et les utilisa jusqu’en 1971.
Ils servirent tout autour du monde et connurent leurs heures de gloire en Indochine puis en Afrique du Nord .
L’aéronavale a utilisé 23 C-47 entre 1964 et 1982.

 

De nombreux DC3 volent encore de nos jours en Asie, Afrique et Amérique du sud car leur fiabilité, leur endurance et leur facilité d’entretien restent appréciées.

 

 

Du DC-3 au C-47:

En entrant en guerre l’armée des Etats Unis avait besoin d’un avion de transport militaire performant.
Une étude spécifique aurait pris trop de temps.
Le DC-3 était très apprécié des pilotes, il était moderne et robuste.

 

L’armée décida donc de le transformer en l’équipant:
• D’une grande porte cargo.
• D’un planché métallique renforcé.
• De points d’arrimages pour les cargaisons.

 

Le C-47 était né
Il était dénommé "SkyTrain" , littéralement "Train du Ciel"
Les britanniques le nommèrent pour leur part "DAKOTA", l'acronyme de "Douglas Aircraft Company Transport Aircraft".
Il a démarré sa carrière militaire pour le transport de marchandises.

 

En 1942, avec l’essor des troupes aéroportées, il fut affecté au transport et largage des troupes.
Dès le départ il fut décidé, pour ne pas réduire sa charge utile, de sacrifier des équipements essentiels :
• Aucun blindage pour protéger l’équipage et les troupes.
• Aucun Armement.
• Pas de réservoirs de carburant autobloquants dans le cas où des projectiles les pénètreraient.

 

Le jour du Débarquement en Normandie, il fut utilisé
• Pour les largages des parachutistes.
• Pour les largages de matériel et armement.
• Pour remorquer les planeurs.
• Pour le transport du matériel.
• Pour le transport de civières.

 

 

 

Quelques chiffres concernant le C-47

Sa conception a nécessité 3 600 dessins, soit une surface de 2 800 mètres carrés de papier.
Pour la construction d’un exemplaire, les besoins sont :
• 1 190 m de tubes.
• 2 438 m de fils métalliques.
• 1 230 mètres carrés de feuilles d’aluminium.
• 870 m de câbles de commande.
• 500 000 rivets qui, mis bout à bout couvriraient une distance de 5 km.
• Le système de ventilation brasse 28 mètres cubes d’air par minute.

 

La société a battu un record de ressources mises à contribution pour son étude avec :
• 400 ingénieurs et dessinateurs.
• Plus de 300 essais en soufflerie.

 

Parmi les nouveautés, on retient le système de dégivrage des ailes.
Les bords d’attaque sont recouverts d’une bande de caoutchouc dans laquelle le pilote peut envoyer de l’air sous pression pour la déformer et faire ainsi craquer la couche de glace.

 

 

 

 

 

Le 440e TCG, (Troop Carrier Group)

Un groupe de C-47 volant en formation "V de V", nous reviendrons en détails sur les spécificités de ce type de formation...

Le 440e Troop Carrier Group (groupe de transport de troupes) a été constitué en été en 1943.
Ce groupe aérien était constitué de 45 C-47.
L’avion de tête était le "Stoy Hora" .

Durant toute l’année l’apprentissage les entrainements se succédèrent à un rythme soutenu :
• Largage des parachutistes
• Traction des planeurs
• Vols de nuit
• Vols en formation de combat
• Navigation avec vols à visibilité réduite

Tout ceci dans toutes les conditions météorologiques possibles et surtout les pires.
Les participants et leurs avions étaient poussés à leurs limites, les équipages opéraient avec un minimum de sommeil et la fatigue des pilotes atteignait parfois des proportions dangereuses.

En février 1944, les équipages reçurent des C-47 neufs.

Charles Everett Bullard se souvient :
"L’excitation était à son comble parmi les hommes, parce que de grands et magnifiques C-47 flambant neufs étaient alignés à perte de vue".
"Chacun d’entre nous à reçu un avion qui lui était personnellement attribué".
"Je ne savais pas que durant les dix-huit mois suivants, l’avion et moi-même serions des compagnons inséparables".

Les 52 avions s’envolèrent pour l’Angleterre pour un voyage 18 000 km ponctué par 6 étapes.
La durée cumulée des vols fut de 75 heures.

A la première étape, Porto Rico, les hommes ne connaissaient pas leur destination finale.
Charles Everett Bullard se souvient :
"Lorsque le pilote a ouvert les ordres scellés, un cri jubilatoire a retenti.
Nous avions tous craint d’aller dans le Pacifique".
Dessin tiré du livre "L’Odyssée du STOY HORA"

Charles Everett Bullard se souvient :
"Le vol vers Belém à été la partie la plus terrifiante de tout le voyage.
Nous avons survolé des terrains où, aussi loin que l’on pouvait voir, des broussailles émergeaient de l’eau qui ne devait avoir guerre plus de trente centimètres à un mètre de profondeur.
On ne pouvait s’empêcher d’imaginer l’horreur d’une panne de moteur et d’un atterrissage forcé dans cette terrible vase au-dessous de nous.
Pour rester sous les nuages nous étions pratiquement à la cime des arbres, cela nous donnait une vision très nette de ce qui s’étalait en bas.
Si un avion avait amerri dans ce lieu chaotique, il aurait fallu des jours pour qu’un équipe de sauvetage vienne à son secours."

Dessin tiré du livre "L’Odyssée du STOY HORA"
En arrivant à Marrakech au Maroc :
Charles Everret BULLARD se souvient:
"Le désert du Sahara, qui semblait vu du ciel comme un endroit où pour rien au monde on aimerait avoir des problèmes de moteur et d’avoir à atterrir en catastrophe".
Dessin tiré du livre "L’Odyssée du STOY HORA"

Le reste du trajet vers l’Angleterre se fit de nuit en zone dangereuse.

Charles Everett Bullard se souvient :
"Bien que rien n’ait été vu par l’ennemi, la tension était évidente chez les hommes.
L’expression "territoire ennemi" était suffisante pour nous maintenir sur nos gardes.
Les passagers et l’équipage ont très peu dormi cette nuit-là".

Dessin tiré du livre "L’Odyssée du STOY HORA"

Le 440e TCG fut affecté à la base d’Exeter dans le Devon.
Les rudes entrainements avec les troupes aéroportées se succédèrent à nouveau pour préparer les largages du jour J

Voici la carte du trajet des avions et également celui des hommes dont nous parlerons bientôt...

Trajets des Hommes et des Avions vers l'Angleterre, Carte tiré du livre "L’Odyssée du STOY HORA"

Le Stoy Hora

Il s'agit de l’avion duquel a sauté Robert Lee WOLVERTON L’avion a été livré le 16 février 1944, il a rejoint le 440th TCG (Transport Carrier Group) de la 9e Air Force.
Il était l’avion de commandement du 440th TCG le jour J.
Il volait en tête du groupe aérien constitué de 45 avions

 

 

 

Il a également participé :
       • Le 6 juin 1944 au matin : largage d’armement et de matériel pour le parachutistes qui avaient sautés dans la nuit.
       • En Aout 1944 : débarquement de Provence, parachutages dans la région du Muy.

Chaque C-47 arborait sur son nez un "Nose Art" une peinture représentative unique à chaque avion.
Celui du Stoy Hora représente un Monsieur Loyal montrant l’inscription "Stoy Hora"

Son origine est incertaine.
Il viendrait du fait qu’il y avait des artistes espagnols dans le 440th TCG qui ont réalisés ces dessins.
"Stoy Hora" proviendrait de l’argot "Estoy Ahora" qui veut "je suis ici"
Ce serait en fait un code pour désigner l’avion de tête du groupe aérien.

A propos des bandes noires et blanches (bandes d’invasion) sur les ailes et la carlingue

 

Charles Everett Bullard se souvient :
"Dans les dernières heures avant le débarquement, afin d’éviter que la marine alliée et les défenses anti-aériennes côtières ne tirent sur les avions amis par erreur, de larges lignes noires et blanches placées en alternance avaient été peintes autour du fuselage et des ailes de chaque aéronefs".

Ces bandes peintes à la hâte avant le décollage n’étaient pas régulières et présentaient beaucoup de bavures.
Elles étaient mises en place car, en juillet 1943, lors de l’attaque aéroporté sur la Sicile, 23 avions furent abattus par l’artillerie anti-aérienne de la flotte alliée avec un bilan terrible de 81 morts et 148 blessés ou disparus.

 

 

 

Pour l’anecdote c’est avec ces peintures que certains membres du stick des "Filthy Thirteen" (également dans le même groupe aérien) s’est peint les "peintures de guerre" sur le visage complétant leur coupe de cheveux iroquois.
Ce sont des soldats experts en sabotage et démolition .
Ils étaient équipés de sacs bourrés de blocs de TNT et de tout le matériel nécessaire pour les faire exploser.
Le film "Les Douze Salopards" sorti en 1967 réalisé par Robert Aldrich s'inspire d'une manière très libre de ce stick.

 

 

Colonel Frank Xavier KREBS .

 

 

Le pilote du Stoy Hora, l’avion leadeur du groupe,

est le Colonel Frank Xavier KREBS.

Nous parlerons un peu plus loin de ce brillant pilote...

Le 3e bataillon du 506e régiment de parachutistes

Le 3e bataillon était composé de 3 compagnies G, H et I pour un total d’environ 600 hommes.
Chaque bataillon était constitué de plusieurs compagnies, commandement, fusillés, support, démolition...
Il est rattaché à la 101e division aéroportée, la fameuse 101éme Airborne dont les membres étaient surnommés "Screaming Eagles"(aigles hurleurs).
Il est commandé par le colonel Robert Lee WOLVERTON.

Les hommes furent parachutés derrière la plage d’Utah Beach sur la Drop Zone D.
Ils avaient pour mission de protéger 2 ponts sur la rivière Douve à 2km à l’Est de Carentan de manière à empêcher les renforts allemands d’accéder à la plage d’Utah.
Si besoin en cas d’absolue nécessité ils étaient en mesure de les détruire.
Ils devraient ensuite participer avec les fantassins débarqués à prendre et tenir la ville de Carentan.

Le régiment retourna en Angleterre en juillet 1944.
La mission fut accomplie mais quel prix ?
Nous apporterons des éléments de réponse à cette question un peu plus tard...

Ecusson de la 101e Airborne, ‘’Screaming Eagles’’
Le 3e bataillon du 506e régiment de parachutistes au sein de l'armée américaine

 

 

Ils étaient à Bord du Stoy Hora le Jour J

 

Equipage :

• Pilote:                 Lieutenant-Colonel Frank Xavier KREBS
• Co-pilote:     Major Howard W. CANNON
• Navigateur 1:  Lieutenant Edward SULLIVAN
• Navigateur 2:     Sous-lieutenant George T. ARNOLD
• Radio:       Sergent-chef Bill QUICK
• Crew -Chief:   John NAGY

Journaliste :  Ward SMITH

16 parachutistes

• Lieutenant BOBUCK :                                Chef de Stick
• Lieutenant-Colonel Robert Lee WOLVERTON :    Officier commandant le 3e/506e PIR

• Docteur Stanley E. MORGAN
• Infirmier Thomas E. NEWELL

• Anthony M. WINCENCIAK Jr.
• Charles D. RILEY
• Donald Clifton ROSS
• Henri H. HOWARD
• Jack W. HARRISON
• Jesse R. CROSS
• John A. RINEHART, (Pigeon Man)
• John A. TAORMINA
• Joseph F. GORENC
• Raymond E. CALANDRELLA
• William H. ATLEE
• William L. PAULI

 

Le 4 juin, les hommes ne se doutaient pas qu'il s'agissait du dernier entrainement avant le jour J.

La Photo du Stick

Voilà une photo très souvent montrée par les moteurs de recherche.
Elle est extraite d’un reportage vidéo réalisé le 4 juin 1944 lors d'un entrainement devant le C-47 "Lady Lillian".
Malheureusement le cameraman a du changer de bobine de film pendant qu'il filmait la séquence du stick aligné.
Lorsqu'il a repris son reportage avec la nouvelle bobine les soldats avaient changés de position.
L’effectif du stick est donc incomplet sur la photo.

Vous pourrez visionner l’intégralité de la vidéo un peu plus loin dans cet article.

Ci dessous se trouve un dessin "imaginaire", surement proche de la réalité, où figure le stick au complet.

De gauche à droite sur la photo ci -dessus:
Alex BOBUCK  •  Anthony M. WINCENCIAK Jr.  •   Infirmier Thomas E. NEWELL   •   Raymond E. CALANDRELLA   •   Jesse R. CROSS   •   John A. RINEHART   •   William L. PAULI
Jack W. HARRISON   •   Henri H. HOWARD   •   Charles D. RILEY   •   John A. TAORMINA

Non présents sur la photo mais figurés sur le dessin ci-dessous: de gauche à droite
William H. ATLEE   •   Joseph F. GORENC   •   Docteur Stanley E. MORGAN   •   Donald Clifton ROSS   •   Un reporter derrière le Jeep   •   Lieutenant-Colonel Robert Lee WOLVERTON

Dessin de Christophe ESQUERRÉ

La Formation du parachutiste

Les hommes ont suivi durant deux ans un entrainement dur et éprouvant spécifique aux troupes aéroportées.
L’entrainement pour les nouvelles recrues commence au camp de Toccoa en Géorgie
En aout 1942 le Colonel Robert Sink accueilli 7000 hommes pour une formation de 13 semaines.
Les hommes allaient être poussés au bout de leur limites physiques et il y aurait 70% de recalés !

En décembre 1942 les rescapés durent se rendre au camp de formation des parachutistes à Fort Benning en Géorgie pour poursuivre leur formation.
Ed Shames relata le fait suivant:
Les 1ers de 2èmes bataillons s’y rendirent en train mais Wolverton demanda à ses hommes de couvrir à pied et en 4 jours les 218 km du parcours.
Il marcha avec ses hommes alors qu’en tant qu’officier il pouvait faire le voyage en train.
Pendant le parcours ses pieds enflèrent, il hotta ses bottes et superposât plusieurs paires de chaussettes pour terminer le parcours sans chaussures mais proche de ses hommes.

L’entrainement se poursuit par une formation spécifique pour faire d’eux des paras.
Apprendre à se suspendre à un harnais, à tomber en sautant de camions en marche, à plier son parachute, à sauter…
Le premier saut se fit depuis de grandes tours de 75 m de hauteur, ceux qui échouaient était exclus.

Ensuite débutèrent les vrais sauts depuis des C-47.
Les rescapés qui réussirent à effectuer 5 sauts reçurent les ailes en argent de parachutiste, ils en étaient tous très fiers car elles avaient été très durement acquises.

Ensuite l’entrainement continua au Camp Mackall en Caroline du Nord jusqu’au printemps 1943.

En septembre 1943 ils rejoignirent l’Angleterre dans un bateau d’un convoi de 115 navires sous la menace des sous-marins allemands.
Le 10 septembre après 10 jours de mer, arrivée à Liverpool.
Les soldats partirent ensuite dans le sud à Ramsbury , ils logent dans des baraquements les officiers et sous-officiers logeant chez l’habitant.
Des liens très forts ses sont noues avec les habitants.

En mai les hommes quittèrent le camp pour se rendre sur la base d’Exeter ou ils devaient décoller pour la France.

 

La tour de saut de Fort Benning de nos jours.

Elle n'a pas beaucoup changé.

 

 

Une vidéo sur les entrainements.

 

 

ROBERT LEE WOLVERTON

Son courage, son calme, ses facultés de meneur et ses valeurs ont laissé une empreinte indélébile dans la mémoire de ses hommes qui n’ont pour lui qu’admiration et respect.
Prenons ensemble la machine à remonter le temps pour en savoir plus sur cet homme d’exception.
Nous sommes en 1938 à l’académie militaire de "West Point" aux Etats Unis.
Robert Lee Wolverton vient de décrocher son diplôme.
Il a presque 24 ans et viens d’accomplir le rêve d’enfant qu’il avait exprimé dès ses 9 ans.
Ce n’est pas sans difficultés qu’il est rentré à West Point en 1934.
Il en savoure d’autant plus son succès.

Cette même année 1938 est également celle de son mariage.
Robert est affecté dans l'infanterie à la base de Schofield Barracks à Hawaï .
La base est souvent mise en alerte car les USA craignent une attaque japonaise.
Sentant se profiler une guerre il intensifie son intérêt pour les troupes aéroportées.

En 1940, le capitaine Wolverton revient aux Etats-Unis et s'installe avec son épouse enceinte en Caroline-du-Nord à Fort Bragg à la tête du 47e régiment d'infanterie.
En août Kathleen donne naissance à un fils Robert Lachlan Wolverton.
En février 1942, les USA sont en guerre depuis 2 mois, il a 27 ans.
Il est nommé à Fort Benning en Géorgie à la tête du 3e bataillon du 506e PIR.
Tout le 506e régiment est transféré à Fort Benning et y reste stationné jusqu'en mars 1943.
En septembre le régiment embarque pour l'Angleterre, où les d'entrainements en prévision du jour J se répètent et s’intensifient.

Laissons un moment de côté le parcours de notre valeureux soldat pour nous concentrer sur l’environnement dans lequel il a évolué …

LA VEILLE DU JOUR J

 

Eisenhower

Dans la nuit du 4 au 5 juin 1944, le général Dwight David Eisenhower , le commandant suprême des forces alliés, lance l’ordre tant attendu.
L’opération Overlord aura lieu le lendemain.
Les troupes aéroportées seront les premières à fouler le sol de la France.
Jusqu’au dernier moment le commandant en chef des forces aériennes expéditionnaires alliées, l’Air Chief Marshal Trafford Leigh Mallory , avait de sérieux doute sur la réussite de l’opération car les prévisions de pertes étaient inquiétantes :
50% des parachutistes seraient tués avant de toucher le sol
70% des planeurs seraient perdus.

Eisenhower, inquiet et conscient de ce point pris la décision d’envoyer cette avant-garde.
Il estimait que son rôle était prépondérant pour préparer l’arrivée des troupes qui devaient débarquer sur Utah Beach.

Dwight David Eisenhower le 5 juin au soir sur la base de Greenham Common

Le soir du 5 juin Eisenhower est allé rendre visite aux parachutistes de la 101e Airborne sur la base de "Greenham Common", une des 7 bases depuis lesquelles les parachutistes américains allaient décoller pour la France.

Il sait que beaucoup de ces hommes, qui vont être parachutés derrières les lignes ennemies, vont mourir dans les heures à venir pour mener à bien leurs missions
Et si... le débarquement devait échouer ils seraient seuls livrés à eux même et donc dans une situation critique.

Cette photo, que vous connaissez certainement, a été prise ce soir là
Le soldat que vous voyez avec la pancarte 23 autour du cou est le 1er Lieutenant Wallace C. Strobel de l’E Company, 502ème PIR
Il a survécu à la guerre et nous a quitté en 1999.

Voilà un extrait des commentaires qu’il a fait par la suite à propos de cette rencontre avec Ike.

"La photo a été prise sur l'aérodrome de Greenham Common en Angleterre.
Il était 20h30, peu de temps avant que nous quittions notre campement dans lequel nous avions été consigné pendant au moins 5 jours.
Le 5 juin était le jour de mon 22ème anniversaire.
Nous avions noirci nos visages et nos mains avec du liège brûlé, du cacao et de l'huile de cuisine afin de se fondre dans la nuit et d'éviter les reflets de la lune.
Nous étions tous très bien préparés mentalement pour l'opération.
Les containers qui devaient être attachés sous les avions et qui contenaient nos mitrailleuses, mortiers et munitions avaient été préparés plus tôt, marqués avec notre numéro d'avion et amenés à celui-ci.
Notre numéro était le 23 et j'étais le jumpmaster du stick. Ceci explique le fait que je porte le numéro 23 autour du cou sur la photo.
Les avions et les sticks étaient ainsi numérotés afin de faciliter leur localisation et celle des équipages ainsi que les containers de parachutage.
Nous attendions l'ordre de nous diriger vers les avions quand la rumeur arriva, "Eisenhower est ici".
…/…
"Nous avons entendu du bruit et sommes sortis dans les allées entre les tentes.
Le Général Eisenhower descendait l'allée, entouré par son personnel et un grand nombre de photographes et cinéastes.
Lorsqu'il arriva vers notre groupe, nous nous sommes mis au garde à vous et soudain, il s'approcha et stoppa juste devant moi.
Il me demanda mon nom et de quel état j'étais. Je lui répondis mon nom et que j'étais du Michigan.
Il rétorqua, "Ah oui, Michigan... bonne pêche par là... j'y suis allé quelque fois, j'aime bien."

…/…
"Il demanda si je pensais que nous étions prêts pour l'opération, si nous avions été bien renseignés et si nous étions tous prêts pour le saut.
Je répondis que nous étions fins prêts et que nous ne devrions pas avoir de problème.
Il semblait calme. Il discuta encore un moment, avec je crois, l'intention de nous relaxer un peu mais je pense que nous étions tous très nerveux.
Vous devez vous rappeler que les hommes de la 101ème et le 502ème PIR tout spécialement, étaient exceptionnellement bien entraînés.
Nous pensions tous que nous avions de remarquables officiers.
Nous avions les meilleures armes et équipements possible, et nous étions tous très bien renseignés sur l'opération.’’
…/…
"Nous étions au top physiquement et mentalement et prêts pour notre job.
Après quelques minutes, nous avons rassemblé nos équipements et marché vers notre avion.
Je me souviens tout spécialement que celui-ci décolla au crépuscule, et debout dans la porte, j'aperçus un groupe d'hommes regardant et saluant les avions, et je compris plus tard qu'il s'agissait d'Ike et son personnel.’’
…/…
"En juillet, lorsque nous sommes rentrés au camp de base en Angleterre, un des hommes du quartier général du camp me donna des journaux anglais qui avaient publié cette photo. Il nous avait reconnu sur la photo et avait gardé les numéros."

La viste de d’Eisenhower en Images

Le Message aux Troupes

Le régiment de Robert Lee Wolverton n’a pas reçu la visite de Ike ce soir-là car il était sur la base d’ Exeter.
Juste avant l’envol le Major Howard W. CANNON (le copilote du Stoy Hora) lut dans l’avion le message d’encouragement de Dwigt D. Eisenshwer à tous les passagers.

Traduction du message

Grand Quartier Général
Des Forces Expéditionnaires Alliées

"Soldats, Marins et Aviateurs des Forces Expéditionnaires Alliées !

Vous êtes sur le point de vous embarquer pour la grande croisade vers laquelle ont tendu tous nos efforts pendant de longs mois.
Les yeux du monde sont fixés sur vous. Les espoirs, les prières de tous les peuples épris de liberté vous accompagnent.
Avec nos valeureux alliés et nos frères d’armes des autres fronts, vous détruirez la machine de guerre Allemande, vous anéantirez le joug de la tyrannie que les nazis exercent sur les peuples d’Europe et vous apporterez la sécurité dans un monde libre.

Votre tâche ne sera pas facile.
Votre ennemi est bien entrainé, bien équipé et dur au combat. Il luttera sauvagement.

Mais nous sommes en 1944 ! Beaucoup de choses ont changé depuis le triomphe nazi des années 1940-41.
Les Nations-Unies ont infligé de grandes défaites aux Allemands, dans des combats d’homme à homme.
Notre offensive aérienne a sérieusement diminué leur capacité à faire la guerre sur terre et dans les airs.
Notre effort de guerre nous a donné une supériorité écrasante en armes et munitions, et a mis à notre disposition d’importantes réserves d’hommes bien entraînés.
La fortune de la bataille a tourné ! Les hommes libres du monde marchent ensemble vers la Victoire !

J’ai totalement confiance en votre courage, votre dévouement et votre compétence dans la bataille. Nous n’accepterons que la Victoire totale !
Bonne chance ! Implorons la bénédiction du Tout-Puissant sur cette grande et noble entreprise."

Signé : General Dwight D. Eisenhower

Le Message à l'attention de tous les combatants

Le Message avec la Voix de Dwight D. Eisenhower

Le Message qui ne fut jamais lu

Le Second Message, Que Fort Heureusement il n’eut Jamais à Lire

Dwight D. Eisenhower avait écrit un second message griffonné sur un brouillon
Un message que fort heureusement il n’eut jamais à lire

Ce message a été rédigé la veille du Jour J dans l’hypothèse où il devait annoncer au monde que le débarquement s’était soldé par un échec.
Il y indique qu’il endosse l’entière responsabilité de cette attaque.
Immédiatement après la réussite de l’opération Overlord, il froisse ce document et le met dans sa poubelle.
Son secrétaire militaire le récupère et le conserve, nous permettant aujourd’hui d’y avoir accès.

Il est à noter que le message est daté du 5 juillet.
En 1966, lorsque la question à propos de cette date lui a été posé, il a indiqué qu’il s’agissait d’une erreur de sa part et qu’il l’avait bien rédigé le 5 juin 1944.

Traduction du message
"Notre débarquement dans la région de Cherbourg et du Havre ne nous ayant pas permis de nous implanter durablement en territoire hostile, j’ai dû prendre la décision d’ordonner la retraite des troupes engagées.
Ma décision d’attaquer à cet endroit et à ce moment précis était soutenue par les meilleurs renseignements possibles.
Les troupes, l’aviation et la marine ont fait tout ce que la bravoure et le sens du devoir leur permettaient d’accomplir.
Je suis la seule et unique personne qui puisse être blâmée ou incriminée pour cette tentative malheureuse.

J’en assume seul la responsabilité."

La Prière

 

Le 6 juin 1984 pour le 40e anniversaire du Débarquement, durant la cérémonie sur le site de la pointe du Hoc, le président des États Unis de l'époque, Ronald Reagan , durant son discours, est revenu sur un épisode particulier.

Voici l'extrait de son discours qui nous intéresse:

"Quelque chose d'autre aidait les hommes du jour J : Ils croyaient dur comme fer que la Providence aurait une grande influence sur les événements qui se dérouleraient ici ; que Dieu était un allié dans cette grande cause.

Et donc, la nuit avant l'invasion, quand le colonel Wolverton a demandé à ses troupes de parachutistes de s'agenouiller avec lui en priant.

Il leur a dit : ‘’N’inclinez pas la tête, mais levez les yeux pour que vous puissiez voir Dieu et demander sa bénédiction dans ce que nous allons faire."

 

Ronald Reagan à la Pointe du Hoc, le 6 juin 1984
La prière de Wolverton - Dessin de Christophe Esquerré

En effet le soir du 5 juin 1944 Robert Lee Wolverton réuni tout le 3e bataillon du 506e PIR quleques minutes avant l'embarquement pour la Normandie

Il leur lu une prière qu’il venait de personnellement rédiger.
Les hommes furent rassemblés et se tinrent autour d'un monticule de terre où se tenait Robert L. Wolverton.

Il s’adressa a eu dans ces termes.

‘’Soldats je ne suis pas un religieux et je ne connais pas vos sentiments en la matière, mais je vous demande de prier avec moi pour le succès de la mission qui nous attend.
Je voudrais que vous vous mettiez à genoux pour prier et en le faisant, ne regardez pas en bas, mais levez les yeux avec vos têtes dressées bien haut vers le ciel’’

Un soldat ému par ces paroles se rappelle, Wolverton s’adressait à eux en toute simplicité comme s’il était l’un des leurs.
Il savait que beaucoup de ses hommes n’allaient pas revenir.
Un silence total régnait.

Il continua :

"Dieu tout puissant !
Dans quelques heures nous combattrons l’ennemi.
Nous n’appréhendons pas la bataille.
Nous n’implorons pas de faveur ou d’indulgences.
Mais demandons que si telle est votre volonté.
Que vous nous utilisiez comme vos instruments pour le droit et le retour de la paix dans le monde.
Nous ne voulons savoir ni ne demandons quel sera notre destin.
Nous demandons seulement, si mourir nous devons. Que ce soit en homme.
Sans plainte et assuré d’avoir fait de notre mieux pour ce que l’on croit juste.
Oh dieu, protégez nos êtres chers.
Soyez parmi nous dans la bataille, et avec nous maintenant que nous vous prions."

Alors que les hommes se relevaient, il leur donna rendez-vous pour l’année suivante à la même date dans un hôtel de Kansas City .
La victoire ne faisait aucun doute dans son esprit.
La réunion à l’hôtel eut bien lieu, avec un an de retard, le 6 juin 1946 mais beaucoup n'étaient pas là, nous y reviendrons un peu plus loin...

L'Embarquement

 

LE JOUR J

 

La Mission

 

Le Largage

 

Le Journaliste

 

LE DESTIN DES HÉROS

 

LEXIQUE

 

LA MAQUETTE

Grace aux vidéos de Didier il m’est venu le désir de commencer à m’y mettre doucement en m’équipant petit à petit.

Pour mon C-47, le nombre de modèles trouvés sur le marché est assez limité.
J’ai préféré l’échelle 1/48, je pense plus indiquée que le 1/72 pour un débutant.
J’ai pris un peu au hasard ce modèle chez ‘’Trumpeter’’ car je pensais que cette marque réputée faisait de bonnes maquettes.
Comme vous le verrez par la suite je suis un peu déçu.

Etant débutant je redoute avant tout la phase de peinture prévue au pinceau, les éventuelles interventions au mastic, les pièces en photo découpe et surtout l’ajustement des pièces.
Eh bien il semblerait que je vais être servi.

Contenu de ma première commande, la maquette et quelques flacons de peintures.
Premières et Uniques Réalisations de 40 ans d'âge

LE MONTAGE

Mises à part 2 maquettes de F1 Ferrari (Tamiya et Protar ) et celle du bateau Duquesne (Heller 1/400) sur lequel j’ai fait mon service militaire montés dans ma jeunesse avec de la colle en tube, des allumettes et quelques pots de peinture Humbrol ma lointaine (40 ans) expérience de maquettiste est bien maigre.

Premières impressions

La documentation sur les peintures est très succincte et même farfelue pour celles de l’intérieur de l’avion.
Pour plusieurs petites pièces, extincteurs, radios, sièges… pas de peinture indiquée.
Il y a bien en page 3 une petit tableau avec les références Mr Hobby de plusieurs peintures et leur correspondance avec 4 autres marques.
Plusieurs de ces peintures ne sont ensuite jamais sollicitées par la notice alors que d'autres qui le sont ne figurent pas dans ce tableau!
Pour un débutant c'est génial!

 

Du coup je m’inspire des articles de 2 autres participants à D2MM et d’une vidéo YouTube d’un modéliste qui a réalisé un modèle au 1/72.

 

Le résultat de mes recherches et mon petit état d’avancement montrent qu’il manque quelques éléments à la maquette :
• Les conteneurs de transport d’armes et de matériels présents sous le ventre de l’avion le jour J (voir article)
• Les caches des tuyaux d’échappement masquant les flammes (voir article)
• Le câble d’accrochage pour l’ouverture automatique des parachutes
• Les 9 lumières bleues d’identification en mode "furtif" de nuit (voir article)
• Il manque également les sièges de parachutistes au fond de la cabine à la droite de la porte et qui font face à l’avant.

Le Tableau de Peintures "Farfelues"

Allez je me lance

C’est parti pour dégraisser les grappes
Vu leur taille la seule solution est la baignoire !!
Il y a également une grappe de photo découpes, bon exercice pour mettre en application les tutos de Didier sur le sujet.

La Baignoire
La Photo Découpe

Le Cockpit

La première étape est montage du cockpit et les postes des radios et navigateurs.
Première déception, le tableau de bord, il faut coller un petit morceau de film plastique à découper sur une partie transparente et… je me suis loupé sur la découpe du film !!

Je ne sais pas si c’est normal pour cette marque ou si c’est dû à mon manque d’expérience, je trouve que les pièces ne s’ajustent pas bien.
Est-ce une réalité ou est-ce dû à mon inexpérience ?

Une fois toutes les pièces collées, une question me vient à l’esprit : j’aurais peut-être dû peindre les petites pièces (extincteurs, radios) avant les coller car elles ne sont petites et pas très accessibles ?
Je devrai donc m’en accommoder durant la phase de peinture.

La Notice
Les Premiers éléments
Les Premières Parois
Ça commence à ressembler à quelque chose
Et voilà le premier "Loupé"
La découpe du film du tableau de bord.
Bon je le laisse de coté pour le moment

La Cabine

Ensuite collage de l’intérieur de la cabine, même soucis pour le positionnement des pièces.
J'ai du mal a manipuler les petites pièces.

La notice prévoit ensuite la pose de la carlingue, du coup l’intérieur ne sera plus accessible pour la peinture.
Je laisse donc cette étape de côté pour le moment.

Les Bancs des parachutistes
Les Bancs et le Plancher
Le Résultat

La Voilure

J’attaque donc l’assemblage de la voilure et de nouveaux problèmes se posent.
Je dois plus soigneux sur le dégrappage des pièces car j’ai abimé certains éléments et je devrai mettre en pratique les tutos sur le mastic !
Je ne suis pas satisfait non plus par le maintien des pièces collées pendant le séchage.
Les pinces à crocos et a dessin à ma disposition ne me satisfont pas
 
Les pinces à dessins ne tiennent pas bien
Les pinces plastique sont un peu mieux
Résultat pas trop mal
Quelques reprises mastic seront nécessaires

 

 

 

Les Moteurs

J’en arrive au montage des moteurs.

Toujours le souci du positionnement des pièces qui me fait avancer très lentement.

Il y a eu un peu de casse, rattrapée par collage.

Ces pièces seront cachés.

Premiers essais de peinture au pinceau sur le moteur

Je n’ai pas pris la peinture métallique conseillés dans le tuto de Didier car je préfère travailler exclusivement avec des peintures acryliques.

Oui le rendu laisse à désirer.
En fait je trouve que la photo empire l’aspect qui ne me parait pas trop mal à l’œil nu.

 

 

Pose de l'apprêt sur les éléments des cockpit et cabine

Je vais commencer à peindre les cockpit, les postes du radio et du navigateur.
Ce n’est pas forcement nécessaire vu que cette partie sera invisible de l’extérieur.
Ce sera tout de même un bon exercice pour me préparer aux redoutables étapes de peinture.

 

Je commence donc par passer un apprêt au pinceau et là le rendu est vraiment moche.

Ce n’est pas une bonne idée.

Je vais devoir me procurer un apprêt en bombe ce sera plus sûr.

 

 

 

Peintures utilisées brutes et mélangées

Etape redoutée: peinture des éléments du cockpit et de la cabine

J’ai bien revu pour la nème fois les tutos de peinture au pinceau et j’attaque…

J’ai utilisé les peintures Vallejo utilisées par Didier dans les tutos du P-47

Le plancher et les parois des cockpit et postes radio - navigateur ont reçus 8 couches de peinture.

Le résultat est irrégulier en raison de l’apprêt mal passé au pinceau et du fait que j’ai mal déchargé le pinceau lors de l’application des premières couches de peinture.

J'ai fait également une bêtise de taille en collant les petites pièces, comme les extincteurs, avant de les peindre.

 

Plancher : Vallejo 70.892
Détail du plancher, présence des aspérités provoquée par (la mauvaise) application manuelle de l’apprêt.
Eléments de cabine : Vallejo : 70.817 ; 70.862 ; 70.919
Zoom sur les irrégularités des couches de peinture
Zoom et vues de détails Fatidiques !!
Je trouve que les photos amplifient beaucoup les défauts

 

Les Tutoriels PlastikDream Utilisés

 

Peindre ses maquettes au Pinceau

 

 

Peinture Pinceau: P47D Thunderbolt. Série de 1 + 4 tutoriels

 

 

 

Mon premier masquage

Masquage du plancher pour peindre la bande centrale en noir
 

Bandes de Masquage AK
Peinture Vallejo 70.862
Masquage du plancher avec bande 4mm
Zoom
Résultat après peinture et retrait de la bande cache
Zoom: j'ai peut être mis ne couche de trop !

Le Tutoriel PlastikDream Utilisé

 

Le masquage expliqué aux débutants maquettistes

 

 

 

Produit de Masquage Liquide, Peinture Vallejo et X22 pour simuler les verres des cadrans

Peinture du tableau de bord

Première utilisation du produit de masquage liquide.

J’ai utilisé un pinceau qui en fait les frais !

A l’avenir il vaut mieux utiliser un petit objet en bois ou un cure dent pour appliquer ce produit.

Il est vraiment très pratique pour masque des petites surfaces.

Il sèche rapidement et se retire facilement avec une précelle.

 

 

Masquage des cadrans
Démasquage en cours après peinture, Vallejo 70.862
Pose de X22 Tamiya sur les cadrans
Petit Incident de parcours lors du masquage !
Suivre Yvon83:
Maquettiste Débutant Habitant dans le Var. Retraité, je commence à m'équiper et à réaliser un C-47 pour le moment.
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10 Commentaires
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Frédéric Sellier
Auteur D2MM
4 décembre 2024 10h46

Et bien, bravo Yvon, quel travail remarquable. Très bel article. Hâte de voir la suite.

Bawedin
Invité
Bawedin
4 décembre 2024 9h03

On attend la suite de l’article (très bien construit et documenté) avec impatience !
Sachant qu’il faut une patience infinie pour le réaliser et finir la maquette…
Bravo Yvon pour ce bel hommage, à une époque où les « Mémoires de nos pères » et grands-pères s’estompent lentement.

Jérémie Lemarié
Auteur D2MM
29 novembre 2024 13h14

Beau montage Yvon et superbe article ! Bon courage pour la suite !

Chérasse
Invité
Chérasse
13 novembre 2024 11h03

Très bon début de ce montage malgré les aléas rencontrés. Pour l’avoir également monté sur D2MM, je n’ai pas trouvé ce kit particulièrement mauvais. J’ai bien connu pire. Par contre je suis d’accord avec toi sur les couleurs indiqués dans la notice qui laisse parfois à désirer, et il faut rechercher sur le web des photos de restauration qui peuvent également être faussé de l’origine, ou interpréter soit même les couleurs ! En tout cas bon départ et à suivre la suite de ton montage

Honoré Lavigne
Auteur D2MM
12 novembre 2024 16h37

Historique intéressant et bon début de montage. Puisque, tu demandes de faire part de remarque, je dirais que le dégraissage des grappes, est pas une étape indispensable..