Introduction
Ce diorama a été réalisé dans le cadre d'un "Group Build" dont le sujet était les acteurs de la Seconde Guerre Mondiale. J'avais choisi un personnage civil, à savoir Bruno Lohse, marchand d'art et émissaire de Goehring à Paris, qui a largement oeuvré au pillage des oeuvres d'art.
Ce diorama comprend des maquettes classiques de marque Tamiya (l'Opel Blitz et les deux motos), Mini Art (la Mercedes), des figurines de chez Alpine et MiniArt et également pas mal de pièces faites maison, soit en scratch, soit en impression 3D. Vous les découvrirez au fur et à mesure des explications.
Vous verrez également comment j'ai électrifié le diorama pour y apporter une ambiance différente en photos de nuit.
Cet article résume 6 mois de travail bien remplis. J'avais une idée assez précise de ce que je voulais, mais je n'avais pas forcément mesuré la quantité de travail nécessaire.
Un peu d'histoire
Quelques mots sur ce qu’est la spoliation des biens. Au sens strict, le terme « spoliation » désigne les transactions d’apparence légale mises en œuvre dans le cadre de la législation établie par le régime nazi ou, en France, le régime de Vichy.
Pour l’anecdote, le choix du sujet m’a été inspiré par le film Monument’s Men que je vous recommande chaudement. Il retrace l’histoire du groupe créé en 1944 par le général Eisenhower pour récupérer les œuvres volées.
Entre 1939 et 1945, des milliers d'œuvres d'art inestimables ont été pillées, détruites ou perdues à jamais, victimes des ravages de la guerre et de la convoitise des nazis.
Le régime nazi, en quête de domination totale, a orchestré un pillage méthodique des collections d'art européennes, ciblant particulièrement les biens culturels juifs. Des chefs-d'œuvre de la peinture, de la sculpture et de la musique ont été confisqués à leurs propriétaires légitimes. Les nazis ont créé des unités spéciales chargées de "collecter" ces trésors, et de nombreux artistes ont été persécutés, exilés ou tués.
Les biens pillés étaient stockés à différents endroits :
- Mines et tunnels : Les nazis ont utilisé des mines et des tunnels souterrains pour stocker de nombreuses œuvres d'art volées en raison de leur stabilité climatique et de leur sécurité relative.
- Châteaux et résidences privées : Certains châteaux et résidences privées appartenant à des membres du régime nazi ou à des collaborateurs ont été utilisés pour stocker des œuvres d'art volées. A titre d’exemple, les 21 903 objets d'art du château de Louis II de Bavière au Neuschwanstein!
- Monastères et églises : Des églises et des monastères ont également été utilisés pour cacher des œuvres d'art, car les nazis pensaient que ces lieux étaient moins susceptibles d'être ciblés par les bombardements alliés.
- Galeries d'art et musées : Certaines œuvres d'art ont été dissimulées dans des galeries d'art et des musées existants ou dans des entrepôts qui leur étaient associés.
- Trains de pillage : Les nazis ont également utilisé des trains spéciaux pour transporter les œuvres d'art volées vers l'Allemagne.
- Cachettes secrètes : Des caches secrètes ont été aménagées dans divers endroits, notamment des souterrains, des caves et des entrepôts industriels, pour dissimuler les œuvres d'art.
Le musée du Jeu de Paume à Paris a servi de lieu de stockage avant transit. Hermann Goering s’y rendra une douzaine de fois entre novembre 1940 et fin 1942, date à laquelle il s’empare de cinq cents tableaux saisis à des marchands et collectionneurs Juifs parisiens, Paul Rosenberg et la famille Rothschild en tête.
Bruno Lohse
Né en 1911 à Düingdorf-Berg (vers Osnabrück) dans une famille bourgeoise, Lohse a étudié l'histoire de l'art à l'Université de Berlin. Ma famille y avait déménagé lorsque son père obtint un poste de percussioniste à la Philarmonie de Berlin. Son père était ouvertement anti-nazi, ce qui a bien évidemment conduit à des relations tendues puisque Lohse rejoint la SS en 1933, avant d’adhérer ensuite au parti Nazi en 1937.
Professeur de sport de 1933 à 1938 – en particulier à l’usine Renault de Berlin, il a été champion national de handball en 1935 dans une équipe SS. A l’époque, il prépare également une thèse en histoire de l’art. La même année, il passe quatre mois en France, ce qui lui permet de travailler mon français – une compétence bien utile plus tard. Côté art, les grands maîtres hollandais sont sa grande spécialité. Sa thèse portait sur Jakob-Philip Hackert, un peintre du XVIIIe siècle.
En juin 1941, Lohse est envoyé à Paris comme membre de la Luftwaffe (dirigée par Hermann Göring). Sa première rencontre avec Göring n’est pas bien définie, mais c’est à lui que Lohse va lier son destin pour les années à venir et devenir son homme de confiance à Paris. A ce moment de sa vie, il n'apas réellement accompli de grandes choses, ni sur le plan académique, ni sur le plan professionnel en tant que marchand d’art.
Et cependant, Goehring le nomme directeur ajoint de l'Einsatzstab Reichsleiter Rosenberg (ERR), une organisation nazie chargée de saisir les biens culturels dans les territoires occupés. Peu de temps après, Hermann Göring le nomme comme son représentant personnel à Paris. Une nouvelle rencontre avec Göring eut lieu lors d’une exposition de tableaux volés dans l'entrepôt d'art du Jeu de Paume. Lohse impressionne le maréchal du Reich par ses connaissances de la peinture néerlandaise du XVIIe siècle et il est invité à une réunion privée dans les locaux de Göring situés dans le bâtiment du ministère français des Affaires étrangères au Quais d'Orsay. Le maréchal lui accorde la procuration suivante :
« Le Dr Bruno Lohse est chargé par moi d'acquérir des objets d'art dans des collections d'art, des collections privées et lors de ventes aux enchères publiques. Tous les services de l'État, du parti et de la Wehrmacht ont pour instruction de le soutenir dans l'exécution de sa mission".
Cette position privilégiée a permis à Lohse de porter des vêtements civils - les autres membres de l'ERR étaient en uniforme. Il avait son propre appartement et une voiture.
Göring joua un rôle important dans le vol d'œuvres d'art en France, car il détermina en grande partie le travail de l'ERR. Ainsi, le 5 novembre 1940, il décida dans un décret de la manière dont les tableaux volés par l'ERR, qui se trouvaient au Jeu de Paume, devaient être répartis à ce moment-là et à l'avenir. A cette occasion, Göring choisit 38 tableaux pour sa collection. Par la suite, Göring s'appropria également de nombreux tableaux. Lohse était au service du Maréchal et lui a fourni la plupart des œuvres.
Lohse a mené grand train à Paris, disposant de fonds substantiels. Il es décrit comme quelqu’un d’éduqué, charmeur et de bonne compagnie.
On rapporte qu'il aurait aidé des marchands d’arts juifs comme les frères Allen Loebl et Manon Loebl. Allen Loebl, qui possédait une galerie, avait introduit Lohse dans le marché de l'art parisien. La galerie Loebl avait été "aryanisée", mais Loebl en était resté le propriétaire de fait grâce à Göring. Lohse a donc aidé des Juifs à échapper à leur sort – mais uniquement ceux qui pouvaient lui apporter quelque chose.
Il a également opéré dans d'autres pays d'Europe comme les Pays-Bas ou la Suisse, ou il se rendait parfois avec le train spécial de Göring.
Capturé par les forces alliées, il fait face à des procès pour ses activités pendant le conflit. Son implication dans le vol d'œuvres d'art a été particulièrement soulignée, et il a été jugé et condamné pour ces crimes. Après plusieurs années en prison – bien plus longues que pour la plupart des pilleurs d’art Nazi - il est libéré en 1950. Il continue ensuite à travailler comme marchand d'art. Dans les années 1990, des efforts ont été faits pour retrouver et restituer les œuvres d'art volées pendant la guerre. Il a été interviewé à plusieurs reprises sur mon rôle pendant cette période. Il disparait à 95 ans le 19 mars 2007 à Munich, en Allemagne.
Le 15 mai 2007, un procureur fait ouvrir, sur commission rogatoire de l'Allemagne et du Liechtenstein, un coffre bancaire d'une taille inhabituelle – le coffre no 5, caves de la Banque cantonale de Zurich. Il s’agit d’une pièce blindée de la taille d'une penderie à vêtement. Ce coffre a été loué en 1978. Lohse est décrit dans un article du Monde comme "Voleur en chef" du maréchal du IIIe Reich, Hermann Göring. Il est plus que probable qu'il ait profité de sa position à Paris pour enrichir sa propre collection d’art.
Les Monuments Men
Parlons maintentant du 'Monuments, Fine Arts, and Archives program' - plus communément connu sous le nom de Monuments Men.
Le programme "Monuments, Beaux-Arts et Archives" était un groupe international créé en 1943 par le général Eisenhower, sous l'impulsion du conservateur d'art George L. Stout. Ce programme travaillait sous les sections des affaires civiles et du gouvernement militaire pour aider à protéger les biens culturels pendant et après la Seconde Guerre mondiale. Leur mission consistait à identifier les œuvres d'art, l'architecture, les monuments et les archives qui devaient être préservés ; à collaborer avec les commandants alliés pour limiter les dommages causés à ces ressources culturelles ; à collaborer avec les autorités locales pour stabiliser et réparer les dommages causés aux monuments et à l'architecture ; à identifier et à localiser les œuvres d'art, les archives et les autres ressources culturelles qui avaient été enlevées par les forces allemandes ; à rassembler les œuvres récupérées dans des zones de transit pour les identifier et les préserver ; et à restituer les œuvres à leurs propriétaires légitimes.
Ses membres, les Monuments Men, hommes ayant une formation de conservateur de musée, d'historien de l'art, d'architecte ou d'archiviste, sont initialement chargés de préserver des combats, les églises, musées et monuments nationaux au cours de la progression des Alliés puis, à la fin de la guerre de retrouver les biens pillés par les nazis et de les expertiser11.
Eisenhower enverra des courriers en Europe pour insister sur la préservation des biens culturels, tout en étant conscients que des destructions seraient inévitables.
'un des lieux de stockage les plus importants se situait en Autriche, dans le village d'Altaussee. Il semble que la population ait joué un rôle dans le sauvetage des oeuvres, en refusant de faire sauter la mine qui était leur gagne-pain le plus important. On y retrouvera des oeuvres telle que la Madonne de Michel Ange volée à Bruges ou l'Agneau Mystique de Gand.
ll est intéressant de noter que les Monuments Men n'étaient pas qu'Américains. Il faut ici parler d'une personne avec qui les relations de Lohse n'ont jamais été bonnes: Rose Valland. Elle a joué un rôle décisif dans la sauvegarde et la récupération de plus de 60 000 œuvres d'art et biens culturels volés et spoliés par les nazis pendant l'Occupation aux institutions publiques et aux familles juives françaises. Elle a également contribué à la condamnation de Lohse, puisque témoin de ses agissements à Paris, en particulier au Musée du Jeu de Paume.
À partir du 30 octobre 1940, à la demande du directeur des Musées nationaux, elle demeure en activité au Musée du Jeu de Paume, officiellement comme attachée de conservation, officieusement chargée de rendre compte des agissements des Allemands qui viennent de réquisitionner le musée pour y entreposer des œuvres d'art extorquées à des collectionneurs privés. Pendant plus de quatre ans, elle garde la trace de tous les mouvements des œuvres, de la provenance et de leurs destinations. Elle rédige des dizaines de fiches de manière scrupuleuse, déchiffre des papiers carbone allemands jetés dans les poubelles du musée, écoute discrètement les conversations des officiels nazis. Elle transmet ces information à la résistance.
Au printemps 1945, elle est désignée membre de la Commission nationale interprofessionnelle d'épuration en tant que représentante pour les Beaux-Arts. A ce titre, elle voyagera en Europe pour récupérer les oeuvres volées, récupérant au passage le catalogue des oeuvres volées par Göhring.
Encore une fois, je ne saurais que vous recommander le film "Monuments Men" qui bien qu'un peu romancé, retrace de manière intéressante la vie de ce groupe pendant la guerre.
Une ébauche graphique avant de démarrer
Pour un projet de cette ampleur, j'ai préparé des croquis et une modélisation 3D sous Blender et Fusion 360, incluant des fichiers STL des véhicules. On trouve facilement ce genre de modèles et c'est très utile pour avoir une idée de la taille du projet et de l'organisation.
J'ai également fait quelques croquis à la main qui m'ont ensuite servi de gabarit pour les façades de la maison et la base du diorama.Bien évidemment, le projet évoluera en fonction des contraintes techniques et de ce que je n'ai pas prévu...
Le décor de rue
J'ai découpé les façades principales dans des plaques de Forex achetées à très bas prix dans un entrepôt qui récupère des matériaux encore utilisables. Les planches font 10mm d'épais et servaient de posters pour une agence d'architecte. Découpe au cutter obligée, le fil chaud pour la mousse ne suffit pas.... Pas très compliqué, il faut juste faire une première entaille pas très profonde et ensuite repasser avec la lame du cutter. Je ne cherche pas forcément une découpe parfaite puisqu'il y aura de l'habillage en plus, mais j'essaie de faire au mieux.
Pour la base, j'ai préparé une plaque de MDF que j'ai ensuite montée sur des tasseaux afin d'avoir un espace creux sous la base - vous verrez bientôt pourquoi si tout se passe bien. J'ai ensuite découpé des morceaux de mousse en me servant de mon dessin à l'échelle. Je décalque la forme, la découpe et la reporte sur la mousse avant de couper. Il s'agit de mousse de 8mm. A la réflexion, je pense la reprendre en 5mm et la couvrir d'enduit pour pouvoir plus facilement la travailler - il faut que je trace les bordures de trottoir. Pour la route, je pense opter pour la pâte à modeler avec laquelle j'ai déjà pu expérimenter la création de pavés (oui, je vais paver tout çà...).
Pour les façades, je prépare un coffrage représentatif des façades en bois des magasins de cette époque. Je crée mon modèle 3D sous Fusion360 avant de l'imprimer. Au passage, vous remarquerez que j'ai découpé les ornements de la fenêtre. Je pense devoir mastiquer le cadre intérieur de la vitre pour lisser l'aspect et ils m'auraient gêné. Ils reviendront par la suite.
Les huisseries manquantes sont imprimées, prêtes à être mises en place après un petit travail de ponçage. J'ai également repris les jointures des façades de la vitrine, il reste du nettoyage à faire. Leçon à retenir pour les impressions 3D: pour avoir des grands bords rectilignes, ne pas lésiner sur les supports. Sinon, le risque de déformation est important.
Une fois finalisés tous les éléments, rebouchés quasiment tous les intervalles, j'ai texturé la partie en pierre avec de la pâte Liquitex "light modeling paste" pour donner un relief genre crépi. Pour ce faire, j'ai utilisé un morceau de mousse assez dense avec lequel j'ai tapoté le médium sur les plaques de Forex. Le cadre de porte au fond à droite est également censé être en pierre, donc traitement "rugueux" également. Comme il y a pas mal de reprises avec de l'enduit de rebouchage pour les gros creux et du Miliput pour les plus fins, je me suis dis qu'une couche d'apprêt serait utile pour réparer les défauts. Ca me permettra également de juger de l'aspect crépi.
On passe ensuite aux pavés. Comme je le fais sur de la pâte auto-durcissante, je me suis dit qu'il valait mieux le faire en une fois. On commence par aplatir la pâte à 3mm. Pour ce faire, je prends deux rails de Forex en 3mm. Je place le bloc de pâte et les rails sur du papier cuisson et je passe ensuite au rouleau à pâtisserie, non sans avoir pris la précaution de mettre une autre feuille de papier cuisson pour protéger le rouleau et la pâte. On étale jusqu'à être au niveau des rails. Bien évidemment, la forme n'est pas tout à fait la bonne, donc j'y suis allé par morceaux. Les morceaux sont collés à la base avec de la colle blanche puis les joints lissés à l'eau. Vous en voyez encore en bas à gauche de l'image ci-dessous mais ceux-là seront recouverts par la suite. Le plus important était d'avoir une surface continue pour les deux rues.
J'ai volontairement débordé sur les trottoirs pour ne pas avoir de souci de rétrécissement au séchage. En plus, ca me servira de base pour les trottoirs. J'ai besoin de 8mm au total, 3mm de base et 5mm de trottoir, ce sera nickel.
Puis vient la phase de pavage. J'ai pris deux viroles de pinceaux que j'ai formées en rectangles. Le plus grand fait environ 5,5x4,5mm, ce qui correspond à peu près une taille de pavé de 20x14cm - la taille d'un pavé parisien d'après mes recherches sur le web. L'autre est un peu plus petit pour varier un peu les formes. Et avec patience, on pave les deux rues. Je n'ai pas compté les pavés, mais il y en a un certain nombre!
Je ne savais pas trop comment gérer l'intersection des rues mais au final ça s'est fait naturellement. Compter environ 1 heure pour cette surface. Pour enlever l'aspect lisse, j'ai utilisé la technique classique de la boule d'alu pour donner du relief léger sur les pavés. Vous roulez un morceau d'alu alimentaire en boule et vous le roulez sur la zone à modifier.
Après peinture des façades, le résultat final est satisfaisant, on va pouvoir passer aux véhicules.
La boutique et quelques détails supplémentaires
Parlons de l'intérieur. J'ai utilisé une plaque de forex pour le sol et des impressions 3D pour le mobilier. Les cadres, le petit meuble et le lion sont téléchargés (Cult3D si j'ai bonne mémoire). Le reste est fait maison (Fusion 360 pour la modélisation, Lychee Slicer pour la préparation).
Le plancher est peint aux acryliques et à l'huile. Un travail qui prend un peu de temps car fait planche par planche. J'ai également brossé avec une brosse métallique avant peinture pour légèrement marquer le veinage. Le Forex est plus dur que je ne le pensais, donc le marquage n'est pas très fort.
Pour les meubles, j'ai modélisé pas mal de choses. Je vous montre quelques planches de CAO et préparation 3D. Là également, peinture acrylique puis les huiles. L'escalier reçoit également des touches de cire AK True Metal Brass pour les montants. Un peu délicat de brosser les huiles dans le sens du bois vu la taille des marches... Le lion est en bronze ancien (Greenstuff world) et les dorures du petit meuble sont faites avec une encre acrylique or Dale-Rowney. Le cadre est en or ancien (Greenstuff également) avec un dry brush d'encre or. Le plateau du bureau est découpé dans une feuille texturez "lézard". J'ai pris dans les plus petits motifs. Ça reste peut-être un peu gros, mais ça passe
J'ai également préparé des tapis. J'ai imprimé directement sur un tissu à point de croix. Les teintes sont moins vives que sur papier (version en haut à gauche), mais la texture textile (en bas à droite) est plus sympa. J'ai aussi imprimé quelques tableaux et l'affichette réglementaire apposée sur les magasins appartenant aux Juifs. Les tableaux sont découpés puis montés sur une toile. Les toiles sont des petites impressions 3D d'un rectangle avec le cadre en bois derrière. On colle le tout dans les cadres. Les cadres complexes sont téléchargés mais j'ai fait moi-même les cadres plus simples. Clin d'oeil à Lohse: il s'agit de peintres hollandais. Le plus grand est un tableau de PJ Hackert; celui sur lequel il a écrit sa thèse.
Pour l'affichette, je me suis demandé comment la coller discrètement. La solution s'appelle "glue dots". Ce sont des petits ronds de colle qu'on détache de leur support. Et dans mon cas, ça fonctionne bien. Les points sont discrets et le collage est correct.
J'ai mis un peu de désordre dans la scène en renversant un chevalet et la chaise, en ayant un tiroir ouvert et fouillé avec des papiers par terre, la Menorah (également une impression 3D) renversée sur le bureau et des cadres et toile en vrac au milieu de la pièce. Pour les observateurs, vous verrez un clin d'oeil à un journal satyrique bien connu.
En discutant avec une de mes filles, elle trouvait dommage de tout enfermer définitivement et a eu la bonne idée d'un mur amovible. Ce que j'ai fait avec le mur du fond derrière le bureau. Je pourrais ainsi l'enlever pour mieux voir les détails. J'ai rajouté deux baguettes de bois pour le guider et le tenir.
Le bâtiment à bien sûr un toit. Vous aurez remarqué que je n'ai par contre pas fait de plafond intérieur. J'en avais l'intention, mais la boutique aurait été trop sombre sans l'éclairage. Pour le toit, je suis à nouveau passé par la case impression 3D. La modélisation 3D a permis de facilement créer les tuiles. J'ai également imprimé des gouttières et les garde-corps. Les vitres sont faites dans de la feuille transparente. Les rideaux sont fait en gaze de couture, un tissu très léger avec un léger motif qui convenait bien au décor. Les descentes de gouttières sont faites en tube de laiton déformé à la pince.
Opel Blitz
Quelques données historico-techniques
L'Opel Blitz a été introduit par le constructeur automobile allemand en 1930. Ce véhicule utilitaire léger est devenu un pilier de l'armée allemande pendant la Seconde Guerre mondiale. Le Blitz était doté d'un moteur robuste, d'une transmission fiable et d'une capacité de charge impressionnante, ce qui en faisait le choix idéal pour le transport de troupes, de matériel et de marchandises sur le front. Il a été utilisé sur tous les théâtres d'opérations, du désert d'Afrique du Nord aux forêts d'Europe de l'Est.
Après la guerre, l'Opel Blitz est devenu un symbole de la reconstruction de l'Allemagne. Il a continué à être produit et a évolué au fil des décennies, devenant un véhicule utilitaire populaire en Europe. Sa polyvalence et sa durabilité en ont fait un favori des entreprises et des agriculteurs.
Il a existé de très nombreuses versions du Blitz:
- Opel Blitz 3.6-36 : Cette version initiale était l'un des modèles de base, capable de transporter jusqu'à 3,6 tonnes de charge. Il était largement utilisé pour le transport de troupes et de matériel.
- Opel Blitz S : Une variante plus légère, conçue pour être utilisée sur des terrains difficiles. Il était souvent utilisé comme véhicule tout-terrain.
- Opel Blitz Maultier : Cette variante était une version semi-chenillée de l'Opel Blitz. Elle avait des roues à l'avant et des chenilles à l'arrière, améliorant sa capacité à se déplacer sur des terrains difficiles, comme la boue ou la neige.
- Opel Blitz 3.6-6700 A : Une version avec un châssis plus long, conçue pour transporter de lourdes charges ou des canons antiaériens.
- Opel Blitz 3.6-6700 S : Similaire à la version ci-dessus, mais conçue pour une utilisation tout-terrain avec une meilleure garde au sol.
- Opel Blitz Funkkraftwagen : Cette variante était équipée de matériel de communication pour servir de véhicule de commandement et de liaison sur le champ de bataille.
- Ambulance Opel Blitz : Utilisée comme ambulance de campagne, cette version était équipée de l'équipement médical nécessaire pour le transport de blessés.
- Opel Blitz Kfz. 305 : Version spécialement conçue pour le transport de troupes, capable d'accommoder plusieurs soldats avec leur équipement.
- Opel Blitz Flak : Modèle adapté pour transporter des canons antiaériens, renforçant la défense contre les avions ennemis.
Le Montage
le montage s'est déroulé sans trop de soucs. On commence par les composants du châssis, la cabine puis les sièges. Pas de moteur dans ce modèle, de toute façon on ne verrait rien. C'est du Tamiya, donc dans l'ensemble, c'est une maquette confortable.
Pour la peinture, base oxyde rouge comme il se doit sur ce genre de véhicule avant le gris Panzer (RAL 7021). J'ai tenté un marbrage mais malheureusement, il ne se voit pas. Le gris Panzer est très couvrant Tant pis, je travaillerai tout ça en post-production avec des filtres à l'huile. J'ai commencé par moduler le gris panzer en y passant quelques couches plus ou moins diluées avec du blanc. Ensuite, j'ai utilisé la technique de filtres par points avec des huiles jaune Naples Clair et un gris froid. Pour faire ressortir l'apprêt, je me suis contenté d'un dry Brush à l'acrylique avec la couleur rouge. J'ai essayé de me cantonner à des zones proches de bords et susceptibles de voir un peu d'usure ou de coups (bords de portes, charnières, marche d'accès à la cabine...) .
Pour le châssis et les roues, pas d'éclaircis à l'aéro mais uniquement un travail aux huiles (les mêmes couleurs que pour la cabine). Et dry brush avec le primer et également de la cire Extreme Metal Iron. Je voulais faire ressortir un aspect métal, en particulier sur les logements d'accessoires. Pour les roues, on rajoute un jus foncé gris-bleu (utilisé aussi sur certaines parties de la cabine). Les pneus sont peints en noir Otan.
Maintenant le siège en cuir. Je suis parti sur une base de Vallejo Game Color Marron cuir légèrement foncé à l'acajou. La texture de la peinture est très agréable. Au début, j'ai eu peur qu'elle soit très couvrante, mais au final elle laisse apparaître le marbrage en dessous. Ensuite, filtre aux huiles avec de l'orange de Cadmium et du bleu Phtalo. Puis éclaircissement avec du Jaune de Naples vers le centre, avant de foncer les jointures avec une dilution de Terre d'ombre brûlée. Petit jus brun foncé dans les creux et dry brush avec la Game Color pure sur les coutures pour amener un peu le clair de l'usure du cuir. Au final, on obtient une teinte non uniforme qui fait penser à des sièges modérément utilisés.
Pour le viellissement de la remorque, j'avais éclairci les planches à l'aéro. J'ai ensuite préparé un jus pour renforcer les creux des planches. Mais j'ai mal dosé mes couleurs (un mélange de Payne Grey et noir). Résultat des courses: au revoir la modulation! J'ai donc décidé de faire les éclaircis en travaillant planche à planche. Principe simple: j'étale des huiles de différentes teintes sur les planches (Jaune de Naples, gris froid, gris chaud et un peu de terre de sienne). Je trouve le résultat plus naturel qu'avant. Précision supplémentaire: avant la mise en peinture, j'avais fait quelques éclats dispersés entre les planches et j'ai brossé toutes les planches avec une brosse métallique pour augmenter le relief d'origine - au demeurant plutôt bien fait. Les parties métalliques ont reçu un léger brush avec de la cire Iron True Metal.
J'ai profité des fûts que Tamiya fournit dans le kit. j'en ai assemblé un que j'ai ensuite trempé dans de l'encre Sepia avant de faire des traces sur les planches. Puis tout le véhicule est empoussiéré avec des pigments Europe Earth, après avoir protégé tout le travail au vernis mat VMS.
Mercedes-Benz Type 170V
Quelques données historico-techniques
La Mercedes-Benz Type 170V est un modèle automobile historique produit par Mercedes-Benz. Elle a été introduite pour la première fois en 1936 et est devenue l'une des voitures les plus emblématiques de son époque.
Elle a été conçue à l'origine comme une voiture compacte de taille moyenne destinée à un large public. Elle a été produite de 1936 à 1953, bien que la production ait été interrompue pendant la Seconde Guerre mondiale.Conçue par l'ingénieur Hans Gustav Röhr , elle était disponible en plusieurs variantes, dont une berline, une version cabriolet et une camionnette. Le modèle 170V était équipé d'un moteur à quatre cylindres en ligne d'une capacité de 1,7 litre, d'où son nom. La puissance était de l'ordre de 38 à 52 chevaux, selon la version et l'année de production.
La Type 170V a été très populaire en Allemagne et dans d'autres pays européens en raison de sa fiabilité et de sa qualité de construction. Au fil des ans, la Type 170V a connu plusieurs évolutions et améliorations. En 1949, elle a été modernisée et rebaptisée "Mercedes-Benz 170Va", avec des améliorations techniques et des changements de style. Elle sera remplacée par la Mercedes-Benz W120 en 1953.
Voici quelques-unes des utilisations courantes de la Mercedes 170V pendant la guerre :
- Véhicule de liaison : La Mercedes 170V a été utilisée comme véhicule de liaison pour transporter des officiers, des messages et du personnel entre les différentes unités sur le champ de bataille. Sa fiabilité et sa robustesse en ont fait un choix populaire à cet égard.
- Véhicule de transport : La 170V était également utilisée pour le transport de personnel, de fournitures et de matériel militaire léger. Elle pouvait être configurée pour transporter des troupes, du matériel médical, des armes légères et d'autres équipements.
- Ambulance : Certaines versions étaient aménagées en ambulances pour le transport de blessés depuis le front vers les hôpitaux de campagne.
- Véhicule de commandement : Des versions spéciales de la 170V étaient aménagées en véhicules de commandement pour les officiers supérieurs et les états-majors. Ces véhicules étaient équipés de radios et d'équipements de communication.
- Véhicule de liaison aérienne : pour le transport des équipages aériens entre les aérodromes et les bases.
- Véhicule de reconnaissance : pour des missions de reconnaissance en raison de sa capacité à se déplacer sur différents types de terrains.
La version Miniart est la version décapotable, mais avec montants de portes, contrairement à une version cabriolet.Je me suis posé de la question de la faire en version civile ou militaire. Je vais finalement partir sur la version militaire (comme la première photo de ce post) - en véhicule pour officiers. Donc Panzer gray mat a l'extérieur, cuirs noirs et pas de chromes à l'extérieur. Je garderai un peu de luxe à l'intérieur par petites touches de chrome.
Le Montage
J'ai préparé la plupart des pièces avant de passer à l'apprêt - rouge pour les pièces de carrosseries, gris pour les sièges et garnitures de porte et noir pour le moteur. Dans l'ensemble, c'est une maquette d'assez bonne qualité avec peu de flash et de lignes de moulage.
La photodécoupe n'est pas une option comme souvent dans les kits. Elle a sa place à part entière. Par exemple, les sièges avant sont en deux parties qui sont reliées par les pièces en PE. La grille avant n'existe pas en version plastique, donc PE obligatoire. Petit bémol: leur PE est assez fine et plutôt fragile. En pliant, j'ai cassé certaines pièces qu'il va falloir reprendre en scratch ou en impression. J'ai dû par exemple refaire l'étoile Mercedes en impression 3D.
Pour le châssis, pas de gros souci - juste un défaut de parallélisme d'une roue arrière que je pense pouvoir compenser sur l"assemblage complet. Le montage est un peu délicat, car il y a beaucoup de petites pièces.
J'ai commencé par peindre les éléments séparément. Pas forcément idéal, mais ça me paraissait plus simple qu'après montage. Ceci dit, je pense que je préfère après montage, ca m'aurait plus facilement permis de rectifier les problèmes d'alignement. Dans l'ensemble, même technique que pout le Blitz: gris panzer sur base rouge et éclaircissements par panneaux. Assez légers, je finirais les nuances aux huiles.
Le moteur est monté - plus dans le mode "je sais qu'il est là" puisqu'il ne se voit pas au final. J'ai trouvé des photos intéressantes sur un site de vente aux enchères pour mettre au mieux en couleurs. Les photos m'ont également servi pour le tableau de bord. Côté roues, j'ai commencé par une acrylique noir Otan avant de salir aux huiles (essentiellement Jaune de Naples). Puis j'ai repassé les flancs avec une encre noire très diluée pour augmenter le contraste.
Pour les sièges, j'ai expérimenté diverses idées. Un cuir noir est plus difficile qu'un cuir marron à reproduire. Au final: base noire 'maison' à base d'acryliques bleu et marron. Vernis mat puis huiles claire pour un peu d'usure. Jus noir dans les creux. Après passage d'un vernis VMS satin (que je trouvais un peu trop brillant), ponçage au 2000 et à l'eau pour donner un aspect mat aux zones d'usure.
Un peu de 3D pour finir. J'ai dû refaire l'étoile Mercedes. Et j'en ai un peu bavé... la pièce est très fine (0,3 mm d'épaisseur) et a été compliquée à imprimer. J'ai fini par dessiner un cadre de soutien autour pour poser les supports d'impression sans toucher à l'étoile. Au final, elle est un peu ovalisée mais je vais en rester là. Elle est très souple donc délicate à manipuler.
J'ai également refait les essuie-glace qui étaient en PE et avec l'axe aligné avec les balais. En regardant des photos, j'ai trouvé plus dynamique de donner une inclinaison au balai. Nettement plus simple que l'étoile, les pièces sont un peu plus épaisses (0,5mm) et donc aussi plus rigides.
Les motos
Quelques données historico-techniques
Mes sources sont essentiellement Wikipedia et le livre "German MotorCycles" par David Doyle.
En 1937, Zündapp reçu l'ordre du Bureau des armes de la Wehrmacht de développer une "moto avec side-car". BMW décida de participer également à cet appel d'offres. A la suite de tests approfondis la Zündapp KS 750 s’est révélée supérieure à la BMW R 75. Mais les deux modèles furent produits parallèlement car BMW refusait de prendre en charge la construction des modèles Zündapp.
Cependant, en vue de simplifier l'approvisionnement, le Haut Commandement de l'Armée de terre exigea en avril 1940 que les deux modèles aient en commun 70% des pièces de rechange ; il s’agissait principalement de l’entraînement des roues avec différentiel à glissement limité. Le side-car devait également être identique.
En août 1942 face à l'insistance de l'Armée, Zündapp et BMW s'accordèrent sur la normalisation des pièces pour les deux machines. Ceci en vue de créer une moto hybride Zündapp-BMW (désigné BW 43), associant un side-car BMW 286/1 à une moto Zündapp KS 750. Les deux marques se mirent également d'accord sur le fait que la fabrication de la R 75 cesserait une fois que la production aurait atteint 20 200 unités, et qu'après cette première production BMW et Zündapp produiraient 20 000 exemplaires par an de la Zündapp-BMW.
Le cahier des charges d’origine de la moto est le suivant :
- une charge utile de 500 kg, correspondant à trois soldats entièrement équipés ;
- une vitesse à pleine charge permanente de 80 km/h sur autoroute et une vitesse maximale de 95 km/h. La vitesse minimale devait être de 4 km/h pour accompagner les troupes qui marchaient ;
- des pneus d'une dimension de 4,5 × 16 " tout-terrain devaient être utilisés ;
- une garde au sol minimale de 150 mm et assez d'espace sous le garde-boue permettant d'utiliser des chaînes à neige ;
- une importante capacité tout-terrain, y compris le passage à gué en eaux peu profondes et le franchissement de pentes raides ;
- autonomie sans ravitaillement en carburant d'au moins 350 km
Ces caractéristiques sont respectées dans l’ensemble, y compris pour l’autonomie puisque les deux motos consomment entre 7 et 9L aux 100km.
La réussite et la fiabilité de la transmission à cardan de la R 75 au cours de la guerre ont conduit l'US Army à demander à Harley-Davidson de développer une moto semblable pour les troupes Américaines. Harley-Davidson produisit son premier modèle à transmission par cardan, la Harley-Davidson XA, qui était une copie de la R 75. Par ailleurs la même demande fut faite à Indian qui produisit l'Indian 84. Les deux modèles furent chacun produits à 1 000 exemplaires pour des tests mais ne furent finalement pas retenues par l'armée pour une utilisation sur le terrain.
Le Montage
On arrive au kit Tamiya. D'après Scalemates, il date de 1973! Je l'ai acheté sur le bon coin. La qualité est bonne malgré l'âge, avec quelques flashs mais rien de méchant. Il y a peu de pièces. Les roues sont assez bien moulées (avec un ou deux rayons cassés, pas très grave). Les blocs moteurs sont corrects.
La notice est succincte, en 6 étapes pour la moto. Je ne vais pas utiliser les figurines - elles seront remplacées par un set Alpine de deux motards avec des positions debout et assises qui me conviennent mieux pour le diorama.
Rien de bien particulier pour la peinture: RAL 7021 comme base, acier métallique pour les parties moteurs. Et ensuite travail aux huiles: ocre jaunes pour les roues, points blancs et bleus sur les parties en tôle, huiles noires et marron (Van Dyke) pour les salissures du moteur. Le cuir est un mélange de Terre de Sienne Naturelle, de marron Van Dyke et de blanc pour les éclaircis.
Avec l'âge, les décals ont jauni. Ce dernier point ne s'est finalement pas avéré problématique, c'est surtout le support qui a jauni. Mais les décals sont trop grands par rapport à leur destination, donc il a fallu bien araser autour des pièces une fois en place. Les joints de moulage sont très présents, ça m'a valu une bonne séance de préparation.
Il manque également des détails plus ou moins importants. Côté BMW, l'une des caractéristiques de la R75 est une cloche assez imposante pour protéger le filtre à air. Elle n'existe pas forcément dans les premières versions fabriquées, mais je trouvais dommage de ne pas l'avoir. Donc, dessin et impression 3D. Au début, je pensais retailler un casque puisque la forme est proche, mais les casques n'étaient pas à la bonne dimension.
Autre ajout: les cordons de soudures de la Zundapp. La également, pas forcément présents sur toutes les versions. Je me suis inspiré de photos pour les recréer. Ceux des fourches étaient très timides sur le kit, j'ai donc gratté et refait. Pour les recréer, j'ai pris du fil de couture trempé dans la colle. A cette échelle, ça donne un résultat sympa.
Autre manque: les barres de protection et de rigidification autour des roues. J'ai utilisé du profilé Evergreen travaillé à la bougie et déformé à la pince. Même si tous les détails n'y seront pas, je pense avoir ajouté les plus importants. Pour la BMW: barres de protection des roues, tuyaux d"échappement et d'alimentation ainsi que les câbles de bougie, le kick et le repose mains du siège arrière (celui là était dans le kit mais a disparu corps et biens...). Pour la Zündapp, les barres de protection, tuyaux moteurs et câbles bougie.
Les figurines
Rentrons maintenant dans le dur: les figurines. Côté qualité, il y a des bonnes différences entre les marques. Alpine est clairement au-dessus du lot en termes de détails. Les Mini Art sont sympas. Et un peu déçu des Tamiya livrées avec le camion, ce sont les moins fines. Côté montage, peu de soucis, juste un peu de petits trous à reboucher, mais vraiment rien de dramatique. J'ai préparé ça avec du Putty Tamiya légèrement dilué, en prenant soin de tout de suite essuyer l'excédent avec un coton-tige. Ça épargne du boulot de ponçage.
J'ai adopté une technique mixte acrylique/huiles pour les figurines. On démarre avec un Primer Fine de chez AK, version bombe. C'est un apprêt de type laque, très solide et bien tendu. La bombe n'est pas si difficile que ça a utiliser, il suffit de penser à rester en mouvement quand on pulvérise et travailler en pressions courtes. On passe ensuite une mise en couleur aux acryliques, après avoir préombré en bleu et beige. Les tenues sont faites au pinceau, les visages à l'aéro.
Puis je passe aux huiles: je passe une base en couche légère, puis je viens poser les ombres et les éclaircis en fondant progressivement les couleurs. J'utilise les huiles très peu diluées, je me sens plus à l'aise comme ça. J'ai vu beaucoup de tutos avec une dilution plus forte, mais je n'arrive pas à fondre. Je travaille sur deux jours, ce qui permet de reprendre les contrastes la deuxième fois.
Pour les yeux, je les avais tracés avant de démarrer les huiles. Mais en fondant les couleurs, ils ont disparu. Je les ai donc refaits a posteriori. Rien de compliqué non plus: base de blanc mélangé à du rose chair pour le fond de l'oeil et un mélange bleu foncé pour les pupilles, le tout au pinceau 3/0. Je ne mets pas les pupilles au milieu, ca permet de mieux gérer les deux yeux et d'éviter l'effet qui louche. J'ai essayé de les orienter au mieux en fonction de la position des figurines dans le diorama.
Pour les uniformes, même principe: couleur de base, des variations plus foncées et plus claires.
Note: à la suite de ce diorama, j'ai décidé de m'améliorer sur les figurines et j'y consacre du temps sur des figurines plus grandes (bustes, visages). C'est extrêmement précieux si vous voulez progresser. C'était clairement un point faible pour moi. Celles de ce diorama sont correctes par rapport à mes réalisations précédentes, mais elles pourraient être clairement bien meilleures.
Conclusion
Voilà, c'est la fin de cet article. Merci de l'avoir lu jusqu'au bout. Il y a quelques éléments que je n'ai pas détaillés: les caisses, les couvertures, les grilles des zones herbeuses. Il s'agit une fois de plus de scratch (les couvertures) ou d'impression 3D (caisses, grilles).
Ce montage a été long et a nécessité pas mal de recherche bibliographique. Cette partie recherche est à mon avis indispensable pour mieux se projeter dans l'histoire et également augmenter le réalisme des véhicules et des figurines.
Pour finir sur une note de fierté: ce diorama m'a valu une médaille d'argent au show Lugdunum 2024 en catégories diorama débutant.
L'éclairage
Dernière partie de cet article pour explique comment j'ai éclairé la scène.
On commence par les lampadaires. Impression 3D à partir de modèles fait maison. Pour les vitres, j'ai utilisé de la feuille plastique découpée à la Silhouette. La forme est trapézoïdale, mais pas de difficulté particulière. J'ai utilisé deux passages à la Silhouette: un premier pour découper le contour et le second pour juste marquer les plis entre les vitres. Pour le deuxième, j'ai diminué la profondeur de coupe et la force. Ca marche très bien, le pliage est vraiment facile. Avant de les mettre en place, j'ai passé une tige rigide de 2mm pour aider à les garder rectilignes - comme ils sont creux, ils ont tendance à bananer. J'ai également glissé dans le corps une led de 2mm.
Ils sont peints en marron et non en noir. En faisant des recherches pour trouver un modèle, j'ai découvert que les lampadaires parisiens ont été couverts de peinture marron pendant la guerre pour que les allemands ne les démontent pas pour les fondre. Le marron cachait le cuivre et le bronze, donnant une impression de métal pas cher et donc pas réutilisable pour l'armement. La plupart des lampadaires étaient également couvert d'un cône pour renvoyer la lumière vers le bas, ce qui permettait de diminuer la luminosité et réduire la visibilité pour les avions. Je n'ai pas pris cette option.
Je voulais bien évidemment cacher un maximum de choses, donc tout se passe sous la base. Tout le circuit est monté en parallèle, ce qui permet aux lampes de fonctionner même si l'une d'entre elles grille. Pour me simplifier la tâche, je suis parti sur des plaquettes pré-percées qui vont grandement me simplifier la connectique. J'ai coupé une plaque en plusieurs morceaux pour atteindre les différents endroits du dio. Les fils des leds sont assez courts, il fallait donc prévoir des rallonges pour les atteindre. J'ai acheté un transformateur à tension variable. Les leds (Green Stuff) supportent jusqu'à 12V. J'ai installé le connecteur dans la base avec un accès facile (derrière la boutique). Puis j'ai démarré mon câblage à partir de là.
Comme tout est sous la base, j'ai travaillé en l'inclinant - pas complètement rassuré pendant l'opération de peur que l'Opel ou la Mercedes ne se décollent. J'ai fait tous les perçages, mis en place les lampadaires et les deux véhicules en passant les câbles en dessous. Il reste un câble au-dessus pour l"éclairage de la boutique que je poserais une fois le toit collé. Il y a également deux led en guise de projecteurs sous le toit pour éclairer toute la boutique. Les projecteurs sont imprimés en 3D et permettent d'orienter les leds. Au début, je pensais en mettre une seule, mais il en a fallu deux pour arriver à un bon résultat. Il s'agit de 2 leds de 5mm - à comparer aux 2mm des lampadaires ou au 1mm des phares.
A propos des phares: j'ai passé dans les phares du Blitz et de la Mercedes des led de 1mm. Ca demande un peu de patience, mais ce n'est pas aussi compliqué qu'il y paraît.
Je suis très loin d'être un pro de la soudure, mais je m'en suis sorti. Pour faire tenir le tout, j'ai pris une bande collante type reliure de livres pour bien fixer le tout. Je dois être proche de l'hérésie pour les spécialistes de l'électronique, mais ça fonctionne et ça tient!
Bravo ! J’aime beaucoup ton diorama. Belle réussite Pierre.